CHARRETIERS OU AUTRES PETITS VENDEURS, ACTEURS ORDINAIRES DU MAGAL DES BONNES AFFAIRES

 Les charretiers et les petits vendeurs, dont l’activité tire profit de la grande affluence noté à Touba, sont les artisans pittoresques du magal des bonnes affaires, contribuant ainsi à mettre en exergue l’impact économique du magal dans la vie de plusieurs visiteurs ou habitants de la capitale du mouridisme.
Selon une étude de l’Université Alioune Diop de Bambey datant de 2017, le magal de Touba mobilise près de 3 millions de fidèles et génère à peu près plus de 249 milliards de francs CFA.
Sur place, concrètement et d’un point de vue qui ne tient pas seulement de la macroéconomie, le magal, qui commémore le départ en exil du fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba, est une opportunité pour certains charretiers ou petits commerçants de multiplier leur chiffre d’affaire.
Les charretiers se sont avérés incontournables en ce qu’ils proposent un moyen de locomotion plus adapté que la voiture, dans une ville qui s’étire chaque jour un peu plus à mesure qu’elle accueille de nouveaux habitants.
Il y a aussi que compte tenu des nombreux sites à visiter par les fidèles, dont certains doivent regarder à la dépense, les charrettes proposent des tarifs moins chers pour des déplacements souvent répétés et pas toujours simple compte tenu de l’urbanisation galopante qui ne s’accompagnent pas toujours des meilleures voieries partout.
« De Dianatou à la Corniche, je loue la charrette à 1000 FCFA. Pour le transport en commun, c’est à 200 FCFA ou 100 FCFA », déclare, Baye Cheikh Ndiaye, un charretier qui exerce cette activité avec l’aide d’un de ses frères.
« C’est seulement dans la nuit de samedi que j’ai démarré les activités et là je ne me plains pas. J’ai travaillé toute la nuit et j’ai encaissé 23000 FCFA. Un véritable pactole’’, se réjouit le jeune conducteur qui se frotte les mains.
Il dit transporter 12 personnes à l’aller comme au retour et compte « travailler jusqu’à 3 heure du matin parce que c’est une occasion en or’’, d’autant qu’en ’’temps normal, je fais un bénéfice de 3000 FCFA ou 4000 FCFA, donc la différence est grande ».
Les charretiers se frottent les mains mais les vendeurs de chaussettes profitent également du magal des bonnes affaires d’une façon plus inattendue, ce qui est lié au fait que les chaussures ne sont pas permis partout comme dans les lieux de culte et de recueillement par exemple.
Les fidèles et visiteurs se ruent donc sur les chaussettes, pour ne pas avoir de sens interdit, au grand bonheur des nombreux petits vendeurs, dont ce commerçant venu du Saloum, dans le centre du Sénégal.
« Je suis dans la capitale du mouridisme depuis jeudi, je vends la paire de chaussettes à 300 FCFA ou 200 FCFA, selon les cas’’, a déclaré le jeune homme qui a requis l’anonymat et n’a rien dit de ses recettes.
Les visiteurs et fidèles, hommes, femmes et enfants, tous viennent se procurer des chaussettes, qui font partie intégrante de l’habillement.
Amy Diaw, trouvé en train de marchander des articles, explique : « Je préfère porter les chaussettes parce qu’elles sont plus légères pour circuler dans la ville, en plus, dans certains sites, il est interdit aux fidèles de porter des chaussures ».
Il y a aussi ces nombreux articles de souvenir qui font fureur, qui permettent d’identifier le fidèle mouride, comme les « nielle » – objets reproduisant la photo d’un guide religieux et qui se porte au cou, les bonnets « Thiourou Thiara », popularisés par l’actuel Khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké et son porte-parole Serigne Bassirou Abdou Khadr.
« C’est un bonnet qui a existé dans le temps. Il était porté par Serigne Mame Thierno Birahim et Serigne Mame Cheikh Anta Mbacké, frères de Serigne Touba », explique Abdourahmane Khouma, un vieux commerçant établi au quartier Guy Mind.
Ce natif de Keur Niang, un autre quartier de Touba, note que grâce notamment à certains de ces objets d’identification à la confrérie mouride, il s’en sort un peu plus avec chaque magal. « Je rends grâce à Serigne Touba », dit-il, satisfait.
La chaleur aidant, la vente d’eau et de glace occupent de nombreuses personnes à travers les rues et recoins de la capitale du mouridisme

FD/BK

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