La justice camerounaise reconnait l’entreprise Camrail, une filiale du groupe Bolloré, coupable d’homicide involontaire dans l’affaire de la catastrophe ferroviaire d’Eseka. L’affaire remonte au 21 octobre 2016, quand le déraillement d’un train avait fait 79 morts et plusieurs centaines de blessés. Mais ce jeudi, l’entreprise Camrail conteste la décision et évoque une « absence d’expertise qualifiée ».
Débutée en novembre 2017, la première phase de ce procès a donc rendu son verdict. Le transporteur ferroviaire Camrail et 11 de ses employés ont été déclarés coupables d’homicide involontaire.
Parmi les personnes ainsi sanctionnées par la justice : l’ancien directeur général de l’entreprise, condamné à six mois de prison avec sursis pour homicide involontaire, blessures simples et activité dangereuse. Les autres résponsables de Camrail écopent de peines allant de trois à cinq mois de prison avec sursis. Le conducteur du train, aujourd’hui en fuite, a lui écopé de cinq ans de prison ferme.
Camrail conteste
Réagissant à ce verdict, la société Camrail, filiale du groupe Bolloré, a contesté cette décision de justice, dénonçant, selon ses termes, l’absence de toute expertise qualifiée et compétente, qui devait permettre d’établir de manière objective les véritables causes de ce tragique accident qui avait fait 79 morts et 600 blessés.
Le transporteur ferroviaire a par ailleurs annoncé qu’il allait immédiatement faire appel de cette décision. Les avocats des victimes ont, pour leur part, favorablement accueilli ce verdict, saluant un jour historique. « Qu’un juge vienne et arrive a déclaré Camrail et ses dirigeants coupables, c’est courageux », déclare Me Michel Janvier Voukeng, un des avocats du collectif.
Néanmoins, l’avocat se veut plus réservé en ce qui concerne les indemnisations puisque le juge n’a statué que sur les réparations d’une douzaine de victimes. Résultat, les avocats des victimes prévoient de faire opposition au verdict ce vendredi, « car la question des réparations pour au moins 500 victimes n’a pas été abordée », selon Me Michel Janvier Voukeng.
RFI