La famille et les confrères de Jean Bigirimana sont toujours sans nouvelles du journaliste porté disparu depuis le 22 juillet. Le Service national des renseignements est pointé du doigt, mais les autorités démentent.
« Aucune nouvelle de notre journaliste », confie désespéré Antoine Kaburahe, directeur du groupe de presse Iwacu pour lequel travaillait Jean Bigirimana, dix jours après la disparition inquiétante de ce dernier, le 22 juillet.
L’inquiétude est à son comble pour la famille, les collègues, les organisations de défense de la liberté de la presse, qui se battent pour garder espoir. « Je ne demande que la libération de mon mari. C’était un homme de bien, un journaliste qui ne voulait que faire son travail », supplie Godeberthe Hakizimana devant la caméra d’Iwacu, regard brouillé par les larmes, tenant en mains les deux enfants du journaliste (8 et 3 ans).
« Sa famille invitée à collaborer pour l’enquête »
Les autorités s’en lavent les mains. Dans un tweet du 25 juillet, Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police, soutient : « Le journaliste Bigirimana Jean d’Iwacu, n’a pas été arrêté par les forces de sécurité. Sa famille invitée à collaborer pour l’enquête ».
Quatre jours plus tard, une enquête du journal contredit ses propos : « Les derniers éléments de notre enquête convergent vers le Service national de renseignement (SNR). D’abord, il y a cette population du centre de Bugarama qui parle de ce véhicule du SNR qui a embarqué Jean. Ensuite, il y a cet Abel Ahishakiye (informateur du SNR) de la commune Bukeye (Province Muramvya) qui a appelé Jean Bigirimana peu avant son enlèvement », lit-on dans les colonnes d’Iwacu, qui titre : « Où est Jean ? » à la Une de son dernier numéro.
Selon l’hebdomadaire, Jean Bigirimana a disparu après avoir été embarqué par un véhicule du SNR à Bugarama, en province Muramya, d’après plusieurs témoignages. Il lui aurait été reproché « d’avoir fait la navette vers le Rwanda », comme l’indique le communiqué de Reporter sans frontières (RSF) sorti le 25 juillet, précisant qu’il avait fait une formation en journalisme à Kigali.
Jean Bigirimana, avant de rejoindre la rédaction d’Iwacu, était journaliste à la Rema FM, une radio jugée proche du pouvoir de Bujumbura.
Source:jeuneafrique