Candidat à la présidentielle mais réfugié au Canada, le Colonel Isaac Zida ne reconnaitra ni ne félicitera un candidat qui selon lui n’aura pas gagné dans les normes. Il l’a dit le 26 novembre depuis son lieu de résidence, bien qu’il reconnaisse sa défaite à demi-mot.
“J’aimerais bien pouvoir féliciter le candidat déclaré gagnant mais je ne puis pas le faire car ce serait aller contre mes valeurs de féliciter quelqu’un qui n’a pas gagné honnêtement“, a écrit Isaac Zida, ex-dirigeant du Burkina, après la chute de Blaise Compaoré en 2014.
Pour Zida, “Le MPP et son candidat avaient la possibilité de gagner ces élections d’une manière qui préserve la dignité de notre pays”. Mais, selon lui, le parti présidentiel aura usé de “méthodes les plus inintelligentes jamais expérimentées comme l’achat de cartes d’électeurs sous projecteurs, séquence digne du tournage d’un court métrage pour le FESPACO“.
Zida accuse Roch Kaboré et son parti d’avoir abusé de “ l’ignorance et de la misère” des populations. “En plus des fraudes massives, l’organisation même du scrutin était un véritable désastre. Jamais de mémoire de Burkinabè un scrutin n’a été aussi mal organisé. Réussir un tel échec relève d’un certain génie et cela laisse penser à une orchestration visant à favoriser justement les tripatouillages auxquels on a assisté sur toute l’étendue du territoire”, a dénoncé Zida Issac.
C’est clair pour le candidat Zida: l’élection du 22 novembre “n’est rien d’autre qu’un braquage électoral, ce qui est très honteux pour notre pays qui plus est se fait appeler le pays des hommes intègres.
Reconnaissant qu’il n’a pas fait le poids, malgré tout, Zida a pris rendez-vous avec l’histoire, en remerciant ses partisans. “Nous n’avons peut-être pas gagné ces élections mais comme l’a si bien dit Nelson Mandela, « nous ne perdons jamais, soit nous gagnons soit nous apprenons » ; aussi je dirais que nous avons vécu ensemble une exaltante expérience à travers laquelle chacun de nous a énormément appris des choses qui seront utiles lors des défis à venir.
source: afrikmag