La large victoire de Jair Bolsonaro à l’élection présidentielle brésilienne est accueillie favorablement par les milieux économiques et financiers dans le pays.
Avec notre correspondant à São Paulo, Martin Bernard
La bourse de São Paulo avait largement anticipé la victoire de Jair Bolsonaro. Les cours ont augmenté fortement depuis un mois, alors que le reste des places financières dans le monde étaient orientées à la baisse.
Les investisseurs font confiance au futur ministre des Finances pour remettre l’économie sur les rails. Paulo Guedes est un économiste ultra-libéral, qui annonce des privatisations et une forte réduction des dépenses publiques. Un message qui passe bien dans les milieux financiers.
Déjà, deux grandes banques ont appelé le président élu à adopter des mesures pour remettre le pays sur le chemin de la croissance.
Certains propriétaires de grands magasins populaires ont affiché leur soutien à Jair Bolsonaro, soit pour des raisons idéologiques, soit par pragmatisme, puisque le moral des consommateurs devrait s’améliorer.
Mais certains chefs d’entreprises émettent des réserves envers le programme musclé du nouveau président d’extrême droite, même s’ils le préfèrent nettement au Parti des travailleurs de Lula, synonyme selon eux de corruption et de récession.
Jair Bolsonaro confie ouvertement «ne rien connaître à l’économie»
S’il a longtemps prôné un Etat fort, lorsqu’il n’était que député, le nouveau président brésilien s’affiche désormais en ultralibéral. Il entend faciliter la création d’entreprises et surtout privatiser à tour de bras. Quelque 150 entreprises publiques sont concernées, à commencer par le géant de l’énergie Petrobras, au sujet duquel Jair Bolsonaro a toutefois fait des déclarations contradictoires.
L’objectif de cette grande braderie des entreprises publiques est de réduire de 20% la dette de l’Etat, qui représente actuellement plus de 80% du produit intérieur brut brésilien. Un objectif fixé par Paulo Guedes, conseiller économique de Bolsonaro, formé aux Etats-Unis et pressenti pour prendre la tête d’un super-ministère de l’Economie.
Paulo Guedes est surnommé « mon couteau-suisse » par le nouveau président brésilien pour ses fonctions multiples, peut-être aussi pour sa vision de la fiscalité : une baisse des impôts pour les plus riches est annoncée.
Enfin, Bolsonaro entend augmenter la production agricole, notamment de soja et de boeuf, en accélérant la déforestation des zones de production dans la forêt amazonienne. Bolsonaro avait prévenu pendant sa campagne, s’il devenait président, « les Indiens n’auraient plus un centimètre de terre. »
RFI