FRANCFORT (AFP) –
Le constructeur automobile allemand BMW a publié mercredi un bénéfice net au troisième trimestre en forte baisse, pénalisé par les conséquences des nouvelles normes antipollution WLTP, les conflits commerciaux et un rappel massif.
Sur la période de juillet à septembre, le groupe a dégagé un bénéfice de 1,4 milliard d’euros, soit 23,9% de moins qu’au troisième trimestre 2017, en dessous des attentes des analystes sondés par Factset, qui tablaient sur 1,6 milliard d’euros.
Le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 4,7%, à 24,7 milliards d’euros, sur la même période.
BMW a confirmé ses objectifs annuels, abaissés en septembre en raison de la guerre commerciale sino-américaine et des normes antipollution.
Sur l’année, pour sa branche automobile, la principale du groupe, BMW s’attend à une marge opérationnelle d' »au moins 7% », contre 8 à 10% précédemment, ainsi qu’une « légère baisse » des ventes annuelles, auparavant prévues en petite hausse.
« La situation actuelle est marquée par une accumulation de défis », a résumé le patron du groupe, Harald Krüger, dans une conférence de presse téléphonique.
A la Bourse de Francfort, vers 11H10 GMT, le titre du constructeur reculait de 2,21% à 75,22 euros, dans un Dax en hausse de 0,98%.
– ‘Distorsions de la demande’ –
L’entreprise munichoise, fabricante des BMW et Mini, évoque notamment une « concurrence plus forte qu’attendue » liée à l’entrée en vigueur des nouvelles normes antipollution européennes WLTP début septembre.
En raison de retards dans la mise en conformité avec ces nouvelles normes, certains constructeurs sont soupçonnés d’avoir accordé de gros rabais en juillet, et surtout en août, sur des véhicules qui n’auraient pu être commercialisés à partir de septembre, ou bien de les avoir immatriculés auprès de leurs propres concessionnaires afin de les écouler plus tard.
« Beaucoup de véhicules de concurrents sans certification WLTP ont été immatriculés avant le 1er septembre », affirme BMW, qui a en conséquence réduit sa production.
« Nous partons du principe que cet effet perdurera jusqu’au premier semestre 2019 », a commenté Nicolas Peter, directeur financier du groupe.
Les « conflits commerciaux internationaux », source « d’incertitude chez les consommateurs » ont également contribué aux « graves distorsions de la demande sur plusieurs marchés », explique BMW.
Le constructeur a également comptabilisé au troisième trimestre 679 millions d’euros de « provisions » pour la couverture des garanties après un rappel de 1,6 million de voitures dans le monde en raison d’un problème dans le circuit de refroidissement des gaz d’échappement.
Sur les neuf premiers mois de l’année, les dépenses en recherche et développement du groupe ont augmenté de 400 millions d’euros, représentant au troisième trimestre 7% du chiffre d’affaires, détaille BMW.
« Nous mettons rigoureusement en ?uvre notre stratégie et investissons fortement dans les technologies du futur malgré l’environnement volatil », a expliqué Harald Krüger.
Cependant, « si l’environnement commercial international se détériore de manière significative, nous ne pouvons pas exclure un impact sur notre pronostic », a noté M. Peter.
M. Krüger a indiqué que BMW se préparait aussi à l’éventualité d’un Brexit sans accord, notamment en anticipant en avril les interruptions estivales de production de ses chaines de production au Royaume-Uni pour parer à de possibles « situations difficiles ou chaotiques ».