Quatre buts en trois matches pour celui qui en avait inscrit trois durant toute la saison dernière au Milan ! Un peu incrédule, l’Italie du football assiste à la résurrection niçoise de Mario Balotelli et se souvient qu’un avant-centre de talent serait bien utile à son équipe nationale.
« Tous les gros titres sont pour lui : Balotelli est redevenu Super Mario », écrit hier matin sur son site Internet le grand quotidien Corriere della Sera, qui s’émerveille que son homologue français L’Équipe accorde sa une à ce joueur que la Serie A a laissé repartir cet été sans le moindre regret.
En Italie, Balotelli ne refait pas encore la une. Ou alors seulement en bas, à droite, sous la Serie A, sous Gonzalo Higuain, Mauro Icardi ou Francesco Totti et sous les derniers souffles de la candidature de Rome à l’organisation des JO 2024.
Le calcio et ses tifosi connaissent sans doute trop bien les hauts et les bas de l’attaquant pour s’emballer sur deux doublés.
Mais si les statistiques sont trop trompeuses pour assurer que « Balo » est en train de redevenir un joueur de premier plan, l’Italie a tout de même constaté que son fils prodigue a retrouvé le sourire, celui qui s’était égaré en même temps que son sens du but.
« Ces dernières années, il m’a manqué la joie dans le football », déclarait Balotelli à son arrivée en France.
Et ce grand sourire qui éclairait son visage après son premier but contre Monaco ou quand il a rejoint le banc après sa sortie triomphale, l’Italie l’avait oublié.
Le Balotelli de Milan était triste, visage fermé et trop souvent tête baissée. Celui de Nice semble épanoui, heureux d’être là et de partager ce bonheur avec les supporteurs.
« Petit messie »
« Après beaucoup de temps, de revers et de désillusions, Balotelli reste une icône et un petit messie, capable d’allumer le cœur des gens et d’apporter un peu de joie à ceux qui vont le voir jouer », rappelait hier Alessandro De Calo, éditorialiste respecté de la Gazzetta dello Sport.
« Super Mario ! Super Mario !
Tel est désormais l’hymne du stade de Nice. Balotelli y a joué deux matches », ajoute-t-il, comme pour rappeler combien le miracle a été subit.
Pas dupe, l’éditorialiste du quotidien sportif aux pages roses sait bien que la mise en avant de Balotelli ne tient pas qu’à ses quatre buts, qui le placent d’ailleurs derrière Cavani, Lacazette ou Erding au classement des buteurs.
« La France du foot a désespérément besoin de remplir le vide laissé par Ibra », rappelle-t-il. Mais cet espace vacant, Balotelli l’occupe « avec son empreinte de fuoriclasse, capable d’entraîner avec lui ceux qui sont derrière, comme une vague, longue et positive ».
Méfiante, circonspecte, l’Italie du football a de son côté payé pour savoir qu’avec Balotelli rien n’est jamais acquis. Mais elle sait aussi que le talent d’un joueur qui n’a encore que 26 ans n’a guère d’égal au sein d’une génération « azzurra » moyenne, notamment en attaque.
« S’il continue comme ça, il redeviendra l’un des pivots de la Nazionale. La convalescence se poursuit, mais peut-être que pour le sélectionneur Ventura, il est déjà temps de le rappeler sous le maillot azzurro », estime ainsi Alessandro De Calo.
Balotelli sous le maillot italien le 6 octobre à Turin face à l’Espagne ? Cela aurait de l’allure, mais c’est sans doute un peu prématuré.
Par contre, l’Allemagne et Manuel Neuer, qu’il avait abattus presque à lui tout seul en demi-finale de l’Euro 2012 sont attendus le 15 novembre à Milan. Cela aurait encore plus d’allure.
Source:lorientlejour