Assassinat d’une journaliste à Malte: RSF réclame une enquête indépendante

BRUXELLES (AFP) – 

 Reporters sans frontières (RSF) réclame une « enquête publique indépendante » aux autorités maltaises, un an après l’assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia, tuée dans l’explosion de sa voiture piégée, dans un communiqué publié mardi.

RSF et quatre autres organisations de défense de la liberté de la presse ont rencontré le Premier ministre Joseph Muscat à La Valette et « lui ont exprimé leurs inquiétudes sur le manque d’avancée significative dans l’enquête sur l’assassinat », indique le communiqué du bureau de Bruxelles de RSF.

« Qui a assassiné Daphne Caruana Galizia le 16 octobre 2017 en plaçant une bombe sous sa voiture ? Un an après les faits, l’enquête n’a toujours pas permis de répondre à cette question. Alors que trois suspects – dont le procès n’a toujours pas commencé – ont été arrêtés et incarcérés en décembre 2017, le nom des potentiels commanditaires reste en revanche une énigme », déplore RSF.

Les cinq ONG « qui ont dénoncé l’impunité qui entoure l’assassinat de la journaliste d’investigation ont également demandé au chef du gouvernement de prendre des engagements fermes pour garantir la liberté de la presse et la sécurité des journalistes dans le pays et d’ouvrir sans attendre une enquête publique sur ce meurtre ».

M. Muscat « a assuré que l’ouverture d’une enquête publique était désormais assurée et n’était plus qu’une question de temps. Il a précisé que cette enquête publique indépendante visant à établir si le meurtre de la journaliste aurait pu être évité, pourrait débuter une fois l’enquête criminelle terminée », selon le communiqué de RSF.

« La rencontre avec le Premier ministre marque une étape mais force est de constater son manque d’empressement à ouvrir une enquête publique sur le meurtre » a commenté Rebecca Vincent, directrice du bureau de RSF à Londres. « Tant que cette enquête n’aura pas vu le jour, les journalistes d’investigation maltais continueront d’être en danger sur l’île », a-t-elle ajouté, cité dans le communiqué.

Cette enquête pourrait notamment être conduite selon RSF par « des juges retraités n’ayant pas de liens » avec le pouvoir actuel, a précisé RSF Bruxelles.

Le blog tenu par la journaliste se voulait une arme contre la corruption, destinée à révéler les scandales de cette petite île méditerranéenne où vivent moins de 500.000 personnes, du blanchiment d’argent aux comptes offshore en passant par le népotisme.

A l’occasion de l’anniversaire de la mort de Daphne Caruana Galizia, la Commission européenne a également tenu à adresser « un signal clair à tous les journalistes: il est sans danger de travailler en Europe. Si les journalistes sont réduits au silence, la démocratie subit le même sort. Cela n’arrivera pas en Europe. Pas sous nos yeux ».

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