Courbes opposées. La Belgique a enchanté au Mondial-2018 (3e place) pendant que les Pays-Bas, non qualifiés, déprimaient. Ces deux voisins se retrouvent mardi à Bruxelles (20h45) pour cet « amical qui ne sera pas un match entre amis » comme le résume le Belge Axel Witsel.
« Affronter nos voisins est toujours particulier », renchérit le milieu du Borussia Dortmund. Habitués à se rencontrer presque tous les ans, ces deux pays férus de foot entretiennent une relation d’amour-haine qui perdure dans le temps.
Dans le courant des années 1970, quand Johan Cruyff illuminait de sa classe naturelle le football mondial aux côtés d’autres mastodontes comme Arie Haan, Johnny Rep, Ruud Krol ou Johan Neeskens, les Pays-Bas étaient la référence absolue en terme de beau jeu.
Depuis, le football néerlandais a constamment joué au yo-yo. Ainsi, dans l’histoire récente, après leur belle 3e place au Mondial-2014 au Brésil, les « Oranje » n’ont pas réussi à se qualifier ni pour l’Euro-2016 ni pour le Mondial-2018.
Aujourd’hui, ils tentent de se reconstruire avec un mélange d’expérience (Virgil van Dijk, Memphis Depay, Ryan Babel…) et une jeunesse prometteuse (Frenkie de Jong, Matthijs de Ligt, Steven Bergwijn, Arnaut Danjuma…). La nette victoire acquise face à l’Allemagne, samedi (3-0), semble en être la meilleure preuve. Même s’il faut relativiser avec une Mannschaft actuellement au fond du trou.
« Leur prestation a été impressionnante, note Roberto Martinez, coach des Belges. Les Pays-Bas avaient déjà laissé entrevoir de belles choses en France (défaite 2-1, ndlr) et ont obtenu face aux Allemands un résultat spectaculaire ».
« Quand je vois la prestation autoritaire de jeunes comme de Ligt ou de Jong, je suis impressionné. Depay est en forme, comme Wijnaldum d’ailleurs. J’ai appris depuis mon arrivée en Belgique que ce match n’était pas pareil aux autres, peu importe le contexte. Nous sommes tous animés par la même rage de vaincre », ajoute-t-il.
– « Mentalité de vainqueur » –
Ayant longtemps vécu dans l’ombre de leurs voisins bataves, les Diables rouges ont clairement repris le dessus après une trop longue traversée du désert de 12 ans entre 2002 et 2014. Quarts de finaliste du Mondial-2014 puis de l’Euro-2016, ils viennent d’accrocher le meilleur résultat de leur histoire en Russie (3e place).
Impressionnants depuis lors, ils ont enchaîné trois victoires convaincantes face à l’Ecosse en amical puis l’Islande et la Suisse en Ligue des Nations. Malgré l’absence sur blessure de Kevin De Bruyne, les hommes de Martinez peuvent compter sur une colonne vertébrale solide avec les Thibaut Courtois (Real Madrid), Vincent Kompany (Manchester City), Thomas Vermaelen (Barcelone, blessé pour 6 semaines), Witsel (Dortmund), Romelu Lukaku (Manchester United) et, surtout, Eden Hazard (Chelsea).
Plus ambitieux que jamais, ils possèdent d’autres atouts avec Thomas Meunier, Jan Vertonghen, Toby Alderweireld, Dries Mertens, sans oublier les jeunes promesses prêtes à prendre la relève (Youri Tielemans, Timothy Castagne, Michy Batshuayi, Leandro Trossard).
« Il y a deux ans, quand j’ai repris l’équipe, nous n’étions pas au niveau où nous sommes actuellement, rappelait Martinez vendredi soir après le succès face à la Suisse. Cette équipe est désormais capable de mieux gérer ses temps forts et ses temps faibles et fait preuve d’une mentalité de vainqueur plus développée que jamais ».
Ce « football total » à la sauce belge, qui a ramené les Diables rouges à la première place mondiale, leur ouvre en tout cas de belles perspectives à court et moyen terme.