Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, a affirmé samedi à Dakar que le niveau d’endettement de l’Etat du Sénégal restait soutenable.
« Tant qu’on maintient notre [rythme] de croissance, il n’y a pas de risque de s’endetter. En 2011, la dette (…) représentait 68 % de notre niveau endettement. Aujourd’hui, la dette (…) ne représente que 20 % de notre endettement… », a-t-il dit devant les députés réunis pour examiner le projet de budget de son département et voter plusieurs projets de loi.
« Le re-profilage de notre dette est en cours. (…) Nos taux d’intérêt sont à la baisse. (…) Les ressources que nous mobilisons sont destinées à financer des investissements, avec des instruments nouveaux comme le ‘sukuk’ (des obligations conformes à la loi islamique, Ndlr) », a expliqué M. Bâ.
« Il ne faut pas, dans ce débat, tirer très vite des conclusions. Notre endettement est tout à fait naturel. On a besoin de s’endetter en tant que personne, en tant que pays aussi pour améliorer ses performances », a répondu Amadou Bâ à certains députés qui ont mis le gouvernement en garde contre les risques de surendettement.
L’Etat est regardant sur son niveau d’endettement, selon le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan. « Au Sénégal, nous avons une vision très claire. Nous nous endettons pour financer nos politiques et nos investissements. Nous voyons les résultats. Ce qui est grave, c’est de s’endetter et de ne pas avoir [un bon niveau] de croissance. Dans ce cas, on va vers des difficultés », a-t-il assuré.
Le Sénégal doit, pour « préserver son faible risque de surendettement », maintenir les « forts niveaux » de croissance envisagés dans le cadre du Plan Sénégal émergent et « respecter la trajectoire prévue pour le rééquilibrage de ses finances publiques », affirme le Fonds monétaire international dans un communiqué publié la semaine dernière.
« Le Sénégal reste dans une situation de faible risque de surendettement, mais les niveaux de dette augmentent. Le recours accru à l’emprunt non concessionnel, notamment sur le marché régional, a alourdi la charge du service de la dette sur le budget », a constaté le Fmi.