Les députés d’un parti d’opposition ont échangé des coups avec des agents de sécurité qui les expulsaient jeudi du Parlement, à l’occasion du discours annuel à la nation du président Jacob Zuma.
Membres des Combattants pour la liberté économique (EFF), un parti de la gauche radicale, les députés ont perturbé pendant plus d’une heure le discours de Jacob Zuma, estimant que le président n’était pas légitime pour s’exprimer.
« En face de nous est assis un homme incorrigible pourri jusqu’à la moelle », a lancé Julius Malema, le leader des EFF, pointant Jacob Zuma. « Vous êtes un délinquant constitutionnel », a ajouté Mbuyiseni Ndlozi, un autre député EFF, en allusion aux travaux de modernisation dans la résidence privée du président, qui ont été payés par le Trésor public. En mars, cette affaire a valu à Jacob Zuma d’être reconnu coupable de violation de la Constitution.
Après avoir débattu et écouté leurs différentes interruptions, la présidente du Parlement Baleka Mbete a demandé aux parlementaires EFF, vêtus de leurs traditionnelles combinaisons rouges de mineurs et de femme de ménage, de quitter l’assemblée. Face à leur refus, une trentaine d’agents de sécurité ont été envoyés afin de les expulser manu militari.
Un discours sous haute sécurité
Après cette bagarre générale, les députés du principal parti d’opposition, l’Alliance Démocratique, ont décidé de quitter le Parlement de leur propre initiative en guise de protestation.
Avec plus d’une heure de retard, le président Zuma a pu commencer son discours. « Enfin », s’est-il exclamé en riant, à son arrivée au pupitre. C’est la troisième année consécutive que le discours à la Nation de Zuma est perturbé par des députés EFF. En 2015, ils avaient déjà été expulsés par les agents de sécurité aidés par des policiers. L’année dernière, ils avaient quitté de leur propre chef l’assemblée en chantant des slogans hostiles au chef de l’État.
Cette année, le discours du président se déroulait sous haute sécurité, avec le déploiement de 441 soldats en renfort des forces de polices, afin de « maintenir l’ordre et la loi » aux abords du Parlement.