L’affaire du supposé trafic au sein de la police qui avait coûté au commissaire Cheikhouna Keita son poste à la tête de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) a été jugée hier par la chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar. Les débats n’ont pas pu se poursuivre à cause d’une coupure de courant à la salle n°4. Ainsi le procès a-t-il été ajourné jusqu’au 2 mai prochain
Hier, Face aux juges, Raymond Ike Akpa dit Austin a soutenu que la drogue lui avait été remise par le commissaire Cheikhouna Keïta. Toutefois il a nié être un trafiquant. “Je ne reconnais pas les faits. Je n’ai jamais été trafiquant”, a-t-il déclaré avant de revenir sur ses relations avec le commissaire Keita. “Un jour, j’ai appelé le commissaire Niang, mais je suis tombé sur Keita. Je lui ai demandé de me passer Niang, mais il m’a dit qu’il était sorti. J’ai rappelé un autre jour, il m’a donné la même réponse et il m’a dit qu’il voulait qu’on soit ami”, a narré l’accusé. Poursuivant, il a ajouté qu’un jour le commissaire Keita l’a invité à la boîte de nuit où jouent ses enfants. “Il m’a dit que ses neuf enfants jouent de la musique. Depuis lors, durant 4 mois, nous ne parlions que de musique et jamais de drogue.”
Sur les circonstances de son arrestation, Austin a expliqué que de retour d’un voyage, le commissaire Keita lui a demandé de le retrouver à Nord Foire pour lui remettre le parfum qu’il lui avait promis. “Une fois dans son véhicule, il m’a remis un sac contenant de la drogue. J’ai refusé de le prendre. Il m’a tenu en respect avec un pistolet”, a déclaré l’accusé. Qui lors de l’enquête et devant le magistrat instructeur, avait allégué avoir reçu de la part du Commissaire Keita 50 grammes de drogue qu’il a donnée à un de ses compatriotes qui l’a vendu à 500 000 F. L’argent, disait-il, avait été reversé au policier pour financer le clip de ses enfants ‘’les Takeika’’.
Mais hier, à la barre, le Nigérian n’a pas eu le temps de donner une réponse, car une coupure de courant (dans la salle uniquement) a mis fin à ses tergiversations, obligeant le juge à suspendre l’audience au 2 mai prochain.