Une certaine opinion l’a longtemps placé dans le lot des souteneurs du président Macky Sall. Finalement, le président de l’Union centriste du Sénégal (Ucs) a choisi de postuler. Mais, en annonçant sa candidature, Abdoulaye Baldé qui doit aller dans cette aventure sans certains de ses proches, se retrouve désormais sur la ligne de mire du pouvoir qu’il soupçonne de vouloir invalider des candidatures dont la sienne.
Walf Quotidien : Plus de 90 candidats à la candidature sont annoncés pour la prochaine présidentielle. Cela ne donne-t-il pas plus de pertinence au parrainage ?
Abdoulaye BALDE : Ce sont des candidatures orchestrées. Les candidatures déclarées et connues tournaient autour d’une vingtaine. Aujourd’hui, on se retrouve avec une centaine de candidatures. Je trouve que ce n’est pas sérieux. Il y a des manœuvres de part et d’autre pour tenter de discréditer le processus. Il faut qu’on revienne à la raison. Maintenant, le parrainage est devenu une réalité, il faut prendre les dispositions nécessaires.
Votre candidature a provoqué les départs du président du conseil départemental d’Oussouye et du maire de Diembéring. Comment avez accueilli cette situation ?
C’est la vie d’un parti politique. Quand on est dans l’opposition et qu’on a de grandes ambitions, il faut s’attendre à ça. Même le président Macky Sall a connu ce genre de choses. A un moment de son parcours politique, il a perdu la plupart de ses collaborateurs. Mais, cela ne l’a pas empêché de bénéficier de la confiance du peuple. L’élection présidentielle, ce n’est pas une élection de grands leaders, c’est une élection d’une personne avec le peuple. Je suis rentré, conforté d’une tournée qui m’a mené dans les départements de Ziguinchor et de Goudomp. Et partout, j’ai remarqué une ferveur populaire et une adhésion à mon projet. C’est cela qui est le plus important. Maintenant, que des gens partent, ça fait partie de la vie politique. Personnellement, je m’étais déjà préparé. Je savais qu’il y a des militants qui partaient. Mais, ce nombre est largement infime par rapport aux adhésions que nous enregistrons.
«Aujourd’hui, on se retrouve avec une centaine de candidatures. Je trouve que ce n’est pas sérieux. Il y a des manœuvres de part et d’autre pour tenter de discréditer le processus. Il faut qu’on revienne à la raison.»
Est-ce que votre posture n’a pas encouragé ces départs ?
Des gens avaient dans leur tête que j’allais soutenir le président. Certains étaient à l’affût, croyant et souhaitant que cette hypothèse se concrétise. Le fait qu’ils soient encore restés à l’Ucs était lié à cet espoir. Ils oublient que moi, je suis un homme politique. J’analyse les situations, saisie les opportunités, sans céder à la pression. J’essaie de voir la tournure des événements pour prendre les bonnes décisions. Je savais que si je partais avec le pouvoir, j’allais perdre beaucoup de militants, beaucoup plus qu’en ce moment. Mais, je suis conscient aussi qu’en partant à l’élection présidentielle en étant opposé au pouvoir en place, certains allaient me quitter. Ce qui est arrivé. Je pense qu’en décidant de briguer le suffrage des Sénégalais, j’ai fait moins de mécontents dans nos rangs. Le contraire aurait été pire parce que le parti allait imploser.
Comment engagez-vous l’épreuve du parrainage ?
Nous avons mis en place un dispositif très performant que vous allez découvrir dans les prochains jours. Nous allons ventiler les fiches au sein des 45 départements et dans la diaspora. C’est une certitude que nous allons avoir ce parrainage. Notre objectif, c’est d’avoir plus de 2 mille signatures dans neuf régions pour faire face aux doubles parrainages et aux pièges qui seront dressés devant nous. Nous avons estimé qu’il faut faire plus dans les régions ciblées pour que notre candidature ne soit pas invalidée. Nous voulons atteindre 80 mille signatures, sachant que le camp d’en face va tout faire pour invalider des candidatures, et la mienne en fait partie