L’ancien premier ministre, qui s’exprimait publiquement pour la première fois depuis sa défaite à la primaire, espère ainsi faire barrage au FN. Sur Europe 1, le leader d’En Marche! s’est contenté de le «remercier» sobrement.
Il a mis fin au suspens. Manuel Valls, qui ne s’était pas exprimé publiquement depuis qu’il a largement perdu la primaire de la gauche en janvier, est finalement sorti du silence ce mercredi matin. Invité de RMC/BFMTV, l’ex-chef du gouvernement a annoncé qu’il «votera pour Emmanuel Macron», son ancien ministre de l’Économie, dès le premier tour de la présidentielle. «Oui, parce que je pense qu’il ne faut prendre aucun risque pour la République», a-t-il déclaré, invoquant un «choix de raison».
Malgré le rappel à l’ordre de la Haute Autorité des primaires, qui avait alerté la semaine dernière sur son «grave» manque de «loyauté», Manuel Valls affirme qu’il ne craint pas d’être exclu du Parti socialiste. «Moi? Par ceux qui n’ont respecté aucune règle pendant cinq ans? (…) Il est assez drôle de recevoir des leçons de trahison de ceux qui ont voulu faire voter des motions de censure contre leur propre gouvernement», a-t-il ironisé, estimant que son parti allait devoir passer par une «clarification» et un «dépassement».
Invité de la matinale spéciale d’Europe 1, Emmanuel Macron a été amené à réagir en direct à ce nouveau soutien. «D’abord je le remercie. Je pense que ça traduit ce que j’avais indiqué il y a plusieurs mois, c’est-à-dire que les primaires n’étaient pas en situation de regrouper l’ensemble de la gauche, et cela traduit le fait que les sociaux-démocrates et les femmes et les hommes de gauche responsables sont prêts à s’inscrire dans une démarche qui est la mienne», a-t-il sobrement déclaré.
Le leader d’En Marche!, qui avait déjà fait savoir à Manuel Valls qu’il ne voulait pas de son soutien, a ensuite ajouté: «Pour ce qui est de la démarche et de ce que j’entends conduire, je serai le garant du renouvellement des visages, du renouvellement des pratiques». Une fin de non-recevoir claire, donc, à laquelle l’ancien premier ministre a immédiatement répondu sur le même ton. «Il faut des visages neufs. C’est la raison pour laquelle, avec François Hollande, nous avions appelé Emmanuel Macron »