Plusieurs commémorations des attentats qui ont endeuillé la Belgique le 23 mars 2016, faisant 32 morts et plus de 320 blessés, se tiendront le mercredi 22 mars à Bruxelles. Ces attaques terroristes sont les pires attentats de l’histoire du pays.Du roi des Belges aux enfants des écoles de Molenbeek, la Belgique officielle et citoyenne marque mercredi le premier anniversaire des attentats qui ont fait 32 morts et plus de 320 blessés à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles, les pires de son histoire.
Minute de silence
Les commémorations commenceront par une minute de silence à 07 h 58 (06 h 58 GMT) à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, en présence du roi Philippe et de la reine Mathilde, de victimes et de leurs proches, de membres des services de secours.
C’est à cette minute, le 22 mars 2016, qu’Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui, djihadistes affiliés à l’organisation État islamique (EI), ont déclenché leur charge de TATP dans le hall des départs, tuant 16 personnes.
Les représentants des autorités se rendront ensuite à la station de métro Maelbeek, au cœur du « quartier européen », pour un hommage à l’endroit même où Khalid El Bakraoui, le frère d’Ibrahim, a actionné sa ceinture d’explosifs à 09 h 11 (08 h 11 GMT), faisant là aussi 16 morts.
Le Manneken Pis rhabillé
Puis le couple royal inaugurera une sculpture monumentale à deux pas du siège de la Commission européenne.Mais c’est l’ensemble des Belges qui sont appelés à rendre hommage aux victimes et aux services de secours.
Le « plus célèbre des Bruxellois », Manneken Pis, la statue fontaine d’un petit garçon faisant pipi, recevra une nouvelle tenue de pompiers.
« Manneken Pis a été plusieurs fois volé, démonté et mis en pièces. Mais il est toujours là, veillant sur la ville sans sourciller. Il est pour nous le témoin de la résistance, de la dignité et de la force de se surpasser », a expliqué le chef des pompiers bruxellois, Tanguy du Bus de Warnaffe.
Applaudissements dans le métro
C’est en observant une « minute de bruit » que les conducteurs et contrôleurs des métros, trams et bus de la société des transports en commun bruxellois (Stib) marqueront le moment de l’explosion à Maelbeek, alors que l’ensemble du réseau s’arrêtera quelques instants et que les voyageurs sont invités à applaudir.
Les enfants des écoles de Molenbeek, la commune bruxelloise qui fut la base arrière des djihadistes, rencontreront des victimes en début d’après-midi.
Puis trois cortèges de citoyens, dont l’un partira également de Molenbeek, se dirigeront vers la place de la Bourse, que les Belges avaient spontanément transformée en mémorial il y a un an.
Un « rituel de reconnexion » imaginé par la chorégraphe flamande Anne Teresa De Keersmaeker, une veillée de prière à la cathédrale de Bruxelles ou encore un « concert interreligieux » dans une église de Molenbeek, complètent le programme des commémorations.
Menace terroriste
La Belgique avait déjà été choquée en mai 2014 par l’attentat au Musée juif de Bruxelles (4 morts). Mais le 22 mars 2016, elle est sidérée par l’ampleur de la tuerie.
Un an plus tard, la menace terroriste reste « possible et vraisemblable ». Il ne se passe guère de semaine sans opérations et descentes de police. Et des militaires continuent de patrouiller en ville et à sécuriser les sites sensibles.
« Il y a la possibilité de maintenir les militaires dans la rue. Je suis absolument incapable de vous dire dans quelle situation nous serons dans un, trois ou six mois », a reconnu dimanche le Premier ministre, Charles Michel.
Un lien avec les attentats de Paris
Les kamikazes de Bruxelles émanaient de la même cellule djihadiste qui avait ensanglanté Paris quatre mois plus tôt sous le commandement présumé du Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud.
Deux suspects de Bruxelles sous les verrous intéressent d’ailleurs la justice française pour le rôle qu’ils ont pu jouer dans le carnage du 13 novembre 2015 : Osama Krayem, qui semble avoir renoncé à se faire sauter dans le métro bruxellois, et Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau », qui est reparti de l’aéroport après avoir abandonné, sans la déclencher, sa valise d’explosifs.
Les membres du réseau vivaient depuis des mois dans la clandestinité en Belgique, passant de planque en planque. En fait, ils comptaient s’en prendre une nouvelle fois à la France.
Mais tout se précipite quand la police découvre le 15 mars une cache dans la banlieue de Bruxelles où se terrait Salah Abdeslam, seul survivant des commandos de Paris. Il sera arrêté trois jours plus tard, non loin de chez lui, à Molenbeek. Aux abois, ses complices décident de s’en prendre à la capitale belge.