Le chef de l’Etat sénégalais a défendu, ce dimanche à Dubaï, à l’occasion du 5e Sommet des gouvernements du monde, les règles d’une mondialisation qui tient compte des intérêts de tout le monde alors que le retour au protectionnisme est dans l’air du temps.
« Il faut que la mondialisation tienne compte des richesses locales et la nécessité de laisser dans les pays où les richesses sont créées un certain nombre de revenus pour préserver l’emploi et le bien-être des populations », a dit Macky Sall.
Il intervenait, aux côtés du PDG de Dubaï Port World, dans un panel sur le thème « Commerce intelligent – la force motrice derrière la croissance économique, la prospérité et le bonheur des citoyens. Comment les partenariats entre les gouvernements et le secteur privé peuvent forger le futur du commerce mondial ? ».
Interrogé sur la situation du commerce mondial alors que la crainte d’un retour au protectionnisme est dans l’air du temps notamment avec l’élection de Donald Trump à la Présidence américaine, le chef de l’Etat a déclaré que ce protectionnisme « est une vieille problématique » qui « résulte des peurs que le système peut avoir face à la concurrence mondiale alors que nous vivons pleinement la mondialisation ».
Mais, Macky Sall a estimé que ce serait « une erreur que de se recroqueviller sur soi-même » car « les économies mondiales sont interdépendantes ».
« Quel que soit sa taille et sa puissance, aucun pays au monde ne peut vivre aujourd’hui sans les autres.Aucun n’a les moyens de vivre en autarcie et de ne pas interagir avec le reste du monde », a dit le président sénégalais.
« Puisque les capitaux bougent d’un continent à l’autre, d’un pays à l’autre, il faut donc qu’il y ait des règles universelles. C’est là, la pertinence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous devons établir des règles communes qui permettent la protection et la libre circulation des biens et des capitaux. Donc vouloir s’enfermer n’est pas une voie durable », a-t-il soutenu.
Le discours sur le protectionnisme soulève des inquiétudes, selon le président de la République.
« Nous avons des inquiétudes au vu des discours tenus çà et là. Nous devrons rester concentrés sur la nécessité de préserver le modèle global qui est un modèle qui intègre les intérêts de toutes les parties », a dit Macky Sall.
Il a plaidé pour une mondialisation « qui tient compte des intérêts nationaux, pas seulement des grandes nations, mais aussi des petites nations, les nations africaines en particulier ».
« Il faut que la mondialisation tienne compte des richesses locales et la nécessité de laisser dans les pays où les richesses sont créées un certain nombre de revenus pour préserver l’emploi et le bien-être des populations », a insisté le chef de l’Etat.
Le modèle de commerce libre et de la globalisation comporte des « risques », il faut « rester vigilant pour protéger ce modèle qui nous paraît être le plus important depuis la seconde guerre mondiale », selon Macky Sall.
Le Président sénégalais a plaidé pour « un commerce loyal, un commerce juste, qui permet aux pays qui produisent de pouvoir vendre, mais également aux pays qui ont la capacité de recevoir des investissements de les recevoir sans contraintes (…) ».
« Or, il y a des règles de protection, des règles douanières, qui peuvent découler de tel ou tel Etat selon les circonstances. Nous pensons qu’il faut que les accords de commerce prévalent », a-t-il souligné.