Le 20 janvier, le président élu des États-Unis se prêtera à la traditionnelle cérémonie d’investiture avec comme point d’orgue son adresse à la nation, véritable pierre angulaire du mandat à venir.
Le déroulé. L’Inauguration Day prévu le 20 janvier est l’un des rituels les plus importants et les plus symboliques de la démocratie américaine. Les différentes étapes de l’investiture ont varié selon les époques. Aujourd’hui, la cérémonie très ritualisée, dont l’origine remonte à 1789, s’articule autour de cinq moments clé: d’abord la prestation de serment sur les marches du Capitole, face à la foule rassemblée sur le Mall. Puis l’adresse du président à la nation, à midi, entrecoupées de différents discours, chants, prestations et prières. Vient ensuite un traditionnel déjeuner au Capitole suivi en début d’après-midi par un défilé sur la Pennsylvania Avenue. La journée se clôture enfin sur les très prisés bals d’investiture organisés dans toute la capitale. Le couple présidentiel prévoit d’assister à seulement deux galas.
Le discours. La rédaction incombe cette année principalement à Stephen Miller. Le jeune Californien, ancien conseiller du futur ministre de la Justice Jeff Sessions, avait déjà signé le discours de Donald Trump à la convention du parti républicain. L’historien Douglas Brinkley ou encore son proche conseiller Stephen Bannon ont aussi été sollicités. La rédaction du texte a déjà occupé le candidat pendant une bonne partie des fêtes de fin d’année. L’enjeu est de taille tant le discours d’investiture donne le la de présidence à venir. Il permettra aussi de jauger la capacité du président élu à élargir l’horizon des Américains.
Les invités. L’usage veut que les anciens présidents assistent à la cérémonie. Trois d’entre eux seront au Capitole pour voir Donald Trump prêter serment: Jimmy Carter, Bill Clinton et George W. Bush. Le père de ce dernier, 92 ans, s’est fait porter pâle. Six responsables religieux ont également été invités à lire une prière ou un texte. Donald Trump peine davantage à trouver des artistes. Andrea Bocelli ou encore la star de la country Garth Brooks auraient ainsi décliné l’invitation. Et le membre d’une chorale a préféré démissionner pour ne pas avoir à chanter. Une danseuse des Rockettes, également invitée, a ouvertement critiquée la participation de la troupe à l’événement.
Pour l’heure, une chose est sûre: Jackie Evancho, 16 ans, ex-candidate d’un télécrochet, succédera à Aretha Franklin et à Beyoncé, invitées par Barack Obama en 2009 et 2013, pour interpréter l’hymne national. «Les soit-disant célébrités renommées veulent toutes leur ticket pour l’inauguration, mais regardez ce qu’ils ont fait pour Hillary, rien. Je veux le peuple», a réagi Donald Trump sur Twitter.
La sécurité. En tout, quelque 13.000 militaires et membres de la Garde nationale seront déployés pour sécuriser la capitale. Coût de l’opération selon le New York Times: 100 millions de dollars. Toujours pour raison de sécurité, l’idée un temps avancée d’ouvrir les portes de la Maison-Blanche a dû être abandonnée. D’autant que la journée s’annonce agitée à Washington, notamment à cause des anti-Trump. Pas moins de 23 permis de manifester ont été déposés. Une grande marche sur Washington pour les droits des femmes est aussi prévue dès le lendemain de l’investiture sur le modèle de celle des droits civiques d’août 1963. Plus de 240.000 personnes prévoient d’y participer.
Le coût. En 2009, le coût de l’Inauguration Day s’était élevé à quelque 170 millions de dollars. Quatre ans plus tard, Barack Obama avait préféré baisser la voilure et autorisé qu’une partie des frais soit assurée par des entreprises privées. Près de 53 millions de dollars avaient été collectés pour payer les festivités. Donald Trump espère, lui, lever entre 65 et 75 millions de dollars. Avis aux amateurs: d’après CNN, il faut compter entre 25.000 et un million de dollars pour assister au défilé, danser lors du bal et participer à un «dîner aux chandelles» en présence du vice-président et du président tout fraîchement investis.
Source:http://www.lefigaro.fr