La suspension pour dopage de Rita Jeptoo, écartée depuis deux ans des compétitions, devait s’achever ce dimanche. L’ex-star kényane du marathon devra toutefois encore attendre : sa sanction a été doublée, mercredi, par le Tribunal arbitral du sport (TAS) à la demande de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), et court désormais jusqu’au 30 octobre 2018.
Le TAS a estimé que cette prolongation était justifiée par des « circonstances aggravantes », notamment le fait que la prise d’EPO par l’athlète répondait à un « programme » planifié. Initialement suspendue jusqu’au 30 octobre 2016, Rita Jeptoo, 35 ans, l’est désormais jusqu’au 30 octobre 2018. La Kényane se voit également privée des titres remportés en 2014 aux marathons de Boston et Chicago, a précisé le TAS, la plus haute instance de la justice sportive, basé à Lausanne.
Selon l’instance, plusieurs éléments prouvent l’existence d’un programme de dopage à l’EPO suivi par l’ancienne star kényane du marathon : « Ses liens durables avec le docteur [auteur de l’injection d’EPO qui lui a valu un contrôle positif, NDLR], à qui elle a rendu visite à de nombreuses reprises, le fait que sa consommation d’EPO correspondait au calendrier des compétitions (…) ainsi que son manque de coopération durant la procédure ».
Jeptoo, symbole du système de dopage kényan ?
La Kényane, trois fois victorieuse du marathon de Boston (2006, 2013 et 2014) et deux fois de celui de Chicago (2013, 2014), avait subi un contrôle positif hors compétition le 25 septembre 2014 quelques semaines avant de remporter la course de Chicago. Cela lui avait valu d’être suspendue pour deux ans à compter du 30 octobre 2014 par la Fédération kényane en janvier 2015.
En mars 2015, la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf) avait fait appel de cette sanction devant le TAS et demandé qu’elle soit alourdie et portée à quatre ans, en raison de « circonstances aggravantes ». De son côté, Jeptoo avait également fait appel en demandant l’annulation de sa sanction, appel qu’elle a retiré depuis, a précisé le TAS mercredi.
Jeptoo est l’athlète kényane de plus haut niveau à avoir été contrôlée positive et sanctionnée pour dopage. C’est en particulier après son contrôle positif que la Fédération kényane d’athlétisme s’est retrouvée dans le collimateur de l’Iaaf et de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Cible de nombreuses accusations, le pays a promis de prendre des mesures.