L’Association des écrivains du Sénégal (AES) a dénoncé, vendredi, à Dakar, le refus des services de l’ambassade d’Israël d’accorder des visas à deux écrivains sénégalais qui devaient prendre part à un congrès organisé à Ramallah, en territoire palestinien.
Au cours d’un point de presse, des membres de l’AES ont battu en brèche les arguments avancés par la représentation diplomatique israélienne pour motiver le refus opposé aux demandes présentées par les écrivains invités à cette rencontre organisé de concert par l’UNESCO et l’association des écrivains palestiniens.
« Contrairement aux propos tenus par l’ambassadeur d’Israël au Sénégal, disant que nos passeports ont été déposé le 15 août, c’est le 11 qu’ils ont été déposés’’, a déclaré Abdoulaye Fodé Ndione, l’un des écrivains concernés.
« Nous avons déposé nos passeports à temps et nous nous sommes acquittés de tous nos frais » de dossier, a ajouté M. Ndione, en présence de plusieurs autres de ses collègues, dont le président de l’AES, Alioune Badara Bèye.
Selon Seydou Sow, l’un des demandeurs de visa, « les arguments avancés par l’ambassadeur (israélien en poste à Dakar) sont tout simplement fallacieux voire même des contre-vérités ».
Dans un communiqué, le service médias et relations publiques de l’ambassade israélienne a motivé sa décision par le fait que les deux écrivains concernés n’avaient « pas besoin d’un visa israélien », puisqu’ils voulaient se rendre en Palestine.
S’y ajoute que « le service consulaire a besoin d’un minimum de 10 jours ouvrables pour traiter un dossier de visa. Le consulat a reçu le dossier le 16 août et leur vol est prévu le 20 août. Il nous a été impossible de traiter le dossier en trois jours ouvrables », indique ce communiqué.
Il y est écrit que « lorsque l’ambassade a compris que ces écrivains souhaitaient séjourner dans un hôtel en Israël, ce qui signifie qu’ils ont besoin de multiples entrées en Israël, et parce qu’ils ont demandé le visa à la dernière minute, nous leur avons suggéré de changer d’hôtel à Ramallah ou ailleurs dans l’Autorité palestinienne ».
« Notre motivation était purement culturelle et le forum allait consacrer une journée au président-poète Léopold Sédar Senghor », a fait valoir Seydou Sow.
L’ambassadeur palestinien Safwat Ibraghith, venu apporter son soutien aux écrivains sénégalais, a déclaré que leurs deux collègues avaient « dû passer par cette épreuve pour comprendre ce qui se passe quotidiennement en Palestine ».
De son côté, le président de l’Association des écrivains sénégalais, Alioune Badara Bèye, a souligné : « On peut tuer un homme, un peuple, mais pas un idéal ».
« Nous demandons à l’ambassade d’Israël de ne plus reproduire de tels actes’’, a conclu le colonel Momar Guèye, membre de l’AES, avant de remercier le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, intervenu sur ce dossier.
Source:APS