Le congrès du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1975, s’est ouvert mercredi 17 août à Luanda. Objectif : réélire à sa tête le président José Eduardo dos Santos en vue de l’élection législative de 2017, mais aussi faire entrer deux de ses enfants au sein du comité central du parti.
L’issue du vote, qui devrait survenir vendredi ou samedi, ne fait guère de doute. José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979, est en effet l’unique candidat à la tête du parti.
Vêtu d’une chemise rouge aux couleurs du parti, le chef de l’État, 73 ans, s’est montré très offensif, fustigeant les « divergences politiques » utilisées pour « diviser et mettre en cause la paix ».
2017 en ligne de mire
Un discours résolument tourné vers l’élection législative de 2017, que « Zedu » a d’ailleurs promis d’emporter. Si la Constitution angolaise ne prévoit pas d’élection présidentielle au suffrage universel, elle stipule que le président du parti vainqueur des législatives devienne automatiquement le chef de l’État.
Le retrait de la vie politique de dos Santos, le second plus ancien chef d’État en Afrique, n’a pas encore été abordé. La question est pourtant sur toutes les lèvres : en mars dernier, le président angolais avait affirmé qu’il quitterait « la vie politique en 2018 ». Une déclaration fracassante, restée depuis bien mystérieuse : aucune précision n’a été apportée sur les modalités de son retrait, dont la date annoncée ne coïncide par ailleurs pas avec la fin de son mandat, en 2017.
José Filomeno et Tchizé
Le congrès devrait également voter l’entrée d’un de ses fils, José Filomeno, et de l’une de ses filles, Tchizé, au sein du comité central du parti. Selon plusieurs observateurs, ces derniers font figure de favoris à la succession du chef de l’État. Isabel dos Santos, nommée à la tête de la compagnie pétrolière publique Sonangol en juin, ne devrait en revanche pas entrer dans les instances dirigeantes du MPLA.
En 37 ans de pouvoir, José Eduardo dos Santos a largement muselé toute contestation. Dernier exemple en date, les condamnations de 17 opposants angolais à des peines allant jusqu’à 8 ans de prison. Parmi eux, le célèbre rappeur Luaty Beirao, qui avait mené une grève de la faim. Sous la pression des organisations de défense des droits de l’homme, ils avaient finalement été remis en liberté conditionnelle le 29 juin.
Source: jeuneafrique.com