Brésil : Dilma Rousseff se dit « innocente »

Dans une lettre ouverte, Dilma Rousseff, présidente du Brésil, suspendue en mai, clame son innocence, mardi 16 août, et se dit prête à convoquer un référendum sur des élections anticipées si elle n’était pas destituée à la fin du mois.

« Il faut que le Sénat mette fin à la procédure de destitution, en reconnaissant, face aux preuves irréfutables, qu’il n’y a pas eu crime de responsabilité, que je suis innocente », écrit-elle dans sa lettre ouverte au peuple brésilien, lue devant la presse au palais de l’Alvorada, à Brasilia, et mise en ligne sur les réseaux sociaux.

« Je suis convaincue de la nécessité, et j’y apporterai mon soutien total, de la convocation d’un référendum afin de consulter la population sur l’organisation anticipée d’élections », ajoute la dirigeante de gauche dans son « message au Sénat et au peuple brésilien ».

La Constitution brésilienne ne prévoit par la possibilité d’élections anticipées en cours de mandat. Il faudrait donc pour les rendre possibles qu’un amendement soit adopté par les deux tiers du Parlement.

Ces élections anticipées, avant la fin de 2018, échéance du deuxième mandat présidentiel de Mme Rousseff, pourraient se tenir si celle-ci n’était pas destituée lors de l’étape finale du jugement, qui commencera le 25 août et devrait durer cinq jours.

Suspendue depuis le 12 mai, Mme Rousseff est visée par une enquête sur sa gestion des finances. La présidente, réélue pour un second mandat de quatre ans à la fin de 2014, est accusée d’avoir maquillé les comptes publics et d’avoir signé des décrets engageant des dépenses non prévues au budget, sans avoir demandé au préalable l’accord du Parlement, une pratique à laquelle ses prédécesseurs avaient largement eu recours.

Mme Rousseff dénonce un coup d’Etat institutionnel ourdi par son vice-président Michel Temer, ancien allié devenu rival, qui assume provisoirement ses fonctions depuis qu’elle a été suspendue par plus de deux tiers des sénateurs.

Si la même proportion (54 voix sur 81) vote pour sa destitution, le sort de la dirigeante de gauche sera définitivement scellé. Et ce sera la fin de plus de treize ans de gouvernement du Parti des travailleurs (PT), emblème de la gauche latino-américaine.

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