La Président américain Donald Trump a annoncé jeudi que le Maroc s’était engagé à normaliser ses relations avec Israël, comme l’avaient déjà fait récemment trois autres pays arabes, et que les Etats-Unis reconnaissaient la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Une information confirmée par le roi Mohamed VI, déclarant la reconnaissance d’une souveraineté marocaine sur le Sahara occidental par Washington comme « une prise de position historique ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué jeudi soir un accord de normalisation « historique » avec le Maroc et évoqué la mise en place sous peu de « vols directs » entre les deux pays. Dans une allocution télévisée, le chef du gouvernement israélien a aussi « remercié » le roi du Maroc pour cette « relation chaleureuse » entre les deux pays.
Lors d’un entretien téléphonique avec le président américain, le Roi du Maroc a indiqué que son pays allait « reprendre les contacts officiels et les relations diplomatiques dans les meilleurs délais avec l’Etat hébreu.
Le roi du Maroc a « transmis ses sincères remerciements au président américain » pour sa position sur le Sahara occidental, une ex-colonie espagnole que se disputent depuis plusieurs décennies Rabat et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.
Il a salué une « position constructive des Etats-Unis » qui_ »vient renforcer la dynamique de la consécration de la marocanité du Sahara (…) confirmée par les positions de soutien par un ensemble de pays amis, ainsi que par les décisions de nombreux pays d’ouvrir des consulats »_.
Reprise des relations
Sur la reprise de relations avec Israël, selon le communiqué du Palais royal, le roi du Maroc a dit vouloir « accorder les autorisations de vols directs pour le transport des membres de la communauté juive marocaine et des touristes israéliens en provenance et à destination du Maroc ».
Mohammed VI a par ailleurs assuré que « ces mesures n’affectaient en aucune manière l’engagement permanent et soutenu du Maroc en faveur de la cause palestinienne juste ».
Le Maroc « soutient une solution fondée sur deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité », réaffirme le communiqué du Palais royal. « Les négociations (…) restent le seul moyen de parvenir à un règlement définitif, durable et global de ce conflit », ajoute la même source, selon laquelle le souverain marocain s’est aussi entretenu avec le président palestinien, Mahmoud Abbas.
Normalisation des pays arabes
Le Maroc et Israël avaient déjà disposé, dans les années 1990, de bureaux de liaison, à Rabat et à Tel-Aviv, jusqu’à leur fermeture au début des années 2000.
Bahreïn et les Émirats arabes unis avaient déjà accepté ces derniers mois de normaliser leurs relations avec Israël, dans le cadre des accords dits d’Abraham, menés par la Maison Blanche représentée par Jared Kushner, gendre et conseiller de Donald Trump.
Le Soudan a également donné son accord de principe pour en faire de même, et selon Jared Kushner, la reconnaissance d’Israël par l’Arabie saoudite est « inéluctable ».
La question de la normalisation des relations entre Rabat et Israël avait été relancée en février dernier à l’occasion d’une visite officielle au Maroc du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
A l’époque, des médias israéliens assuraient que le Maroc serait prêt à faire un geste en contrepartie d’un soutien américain à la position du Maroc sur le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole que se disputent les Marocains et les indépendantistes du Polisario.
Souveraineté sur la Sahara occidental
« Le Maroc a reconnu les Etats-Unis en 1777. Il est donc approprié que nous reconnaissions leur souveraineté sur le Sahara occidental », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres « a une position inchangée » sur le Sahara occidental après la décision du président américain Donald Trump de reconnaître la souveraineté du Maroc sur ce territoire, a déclaré jeudi son porte-parole Stéphane Dujarric. M. Guterres « pense (…) que la solution à cette question peut toujours être trouvée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité », a ajouté le porte-parole lors de son point-presse quotidien.