Alicia Keys doit sa vie à la musique. Dans une interview pour le Guardian, la chanteuse de 39 ans a raconté sa jeunesse dans les quartiers difficiles de New York et son parcours qui aurait pu être bien différent sans le succès. “Le New York d’où je viens était très sombre, très désolant”, a expliqué la chanteuse qui a grandi dans le quartier de Hell’s Kitchen.
“Il y avait ce qui ressemblait à des cinémas, mais c’était uniquement des endroits porno, avec des prostituées à tous les coins de rue. Je devais toujours porter des vêtements très larges, très sombres et toujours avoir mes cheveux en arrière – j’avais l’impression que si les gens me voyaient, ils pourraient essayer de me toucher. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours été un garçon manqué – je n’ai jamais été celle qui porte de jolies robes et de beaux ongles, parce que je ne pouvais pas. Pour beaucoup de filles, c’est toujours dangereux de marcher dans les rues”.
Le luxe de rêver
Alicia Keys a pu s’échapper de ce quartier dans lequel elle a passé sa jeunesse grâce à son rêve: faire de la musique. C’est d’ailleurs ce qu’elle raconte dans son nouveau single, “Underdog”, coécrit par Ed Sheeran, dans lequel elle évoque ces gens qui rêvent d’une vie meilleure. “Les arnaqueurs qui font du commerce à l’arrêt de bus / Les mères célibataires qui attendent leur chèque”, chante-t-elle.
“Je suis cette personne”, affirme-t-elle. “Celle qui ne devait pas sortir de Hell’s Kitchen, qui devait finir prostituée, mère à 16 ans, ou droguée. Je suis celle qui était censée être au mauvais endroit au mauvais moment, blessée ou assassinée. Et qu’est-ce qu’un rêve de toute façon? C’est un luxe, quand il y a des factures à payer et que vous devez mettre de la nourriture sur la table pour vos enfants”.
Comme pour de nombreux artistes, la musique est une forme d’exutoire pour Alicia Keys. “Toutes les chansons que j’ai écrites et qui ont été considérées comme inspirantes, je les ai composées quand j’étais au plus bas. Car je dois me rappeler: ‘N’oublie jamais ça’”.