En Guinée, l’opposition contre le président Alpha Condé se fissure.
Le Front National de Défense de la Constitution (FNDC) s’est notamment dissocié de la candidature de l’ancien Premier ministre Cellou Diallo au élections présidentielles du 18 octobre prochain. Ce mercredi, douze candidats ont été acceptés par la Cour Constitutionnelle.
« Les partis politiques qui ont décidé de concourir aujourd’hui se sont éloignés des principes du FNDC, il va sans dire que nous ne pouvons que constater leur retrait volontaire« , a déclaré Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral, faisant parti du FNDC.
Le collectif de partis d’opposition, de syndicats et d’associations de la société civile appelle toujours au boycott d’un scrutin qu’il qualifie d’illégitime.
Pour Foninké Menguè, membre de la FNDC, la contestation continue : « La lutte contre le troisième mandat se poursuit. En ce sens, le FNDC a besoin de tous les citoyens, de tous les Guinéens qui aiment la justice et la démocratie pour cet état de fait. Donc, encore une fois, nous continuons la lutte contre le troisième mandat de M. Alpha Condé et dans ce sens, nous sommes prêts à tout faire pour empêcher le troisième mandat de M. Alpha Condé« .
Contestation réprimée
L’ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest, dont plus de la moitié des 12 millions d’habitants vit dans la pauvreté malgré la richesse du sous-sol, est parcourue depuis des mois par des tensions politiques meurtrières.
Le FNDC a fait descendre depuis mi-octobre 2019 des milliers de Guinéens dans la rue pour faire barrage à un troisième mandat du président sortant. La contestation a donné lieu à des heurts et été plusieurs fois durement réprimée. Des dizaines de civils ont été tués.
Ancien opposant historique, Alpha Condé, fut le premier président démocratiquement élu en 2010 après des décennies de régimes autoritaires. Réélu en 2015, il a entretenu le flou sur ses intentions le plus longtemps possible avant d’y mettre un terme définitif le 2 septembre en confirmant qu’il briguerait sa propre succession.
Lui et ses partisans soutiennent que la nouvelle Constitution qu’il a fait adopter en mars dans la controverse – et qui limite, comme la précédente, à deux les mandats présidentiels – remet son compteur personnel à zéro et lui permet de se présenter à nouveau.