La situation du bac de Marsassoum préoccupe les populations locales de la région Sud. Certains redoutent, si l’on y prend garde, un naufrage au regard de l’état dans lequel se trouve le navire qui ne présente pas toutes les garanties de sécurité.
« Trop c’est trop : le bac de Marsassoum flotte au gré du vent et frôle la catastrophe au quotidien » ! Les propos sont de Mamadou Doudou Ndao, président du conseil communal de la jeunesse de Marsassoum.
Depuis fin 2017, rappelle-t-il, le bac de Marsassoum frôle la catastrophe, parce qu’il navigue avec un seul moteur avec tous les risques que cela comporte. Le second moteur, appelé techniquement « moteur tribord » est tombé en panne depuis trois ans, et c’est le seul « moteur bâbord » qui fait naviguer le bac.
Lorsqu’il y a du vent, les activités sont suspendues et les usagers, pour se rendre à Ziguinchor situé à une cinquantaine de kilomètres, sont obligés de faire 50 km vers Sédhiou, 50 autres kilomètres vers Carrefour Diaroumé et puis 100 kilomètres pour rallier Ziguinchor, détaille-t-il.
« Économiquement et physiquement trop éprouvant pour les pauvres passagers », regrette Doudou Ndao qui condamne le silence coupable des autorités administratives et celles du ministère de tutelle qui selon lui, font la sourde oreille autour de cette affaire.
« Attendent-elles les sirènes des sapeurs-pompiers pour agir » ? S’interrogea-t-il. La jeunesse de Marsassoum, selon Doudou Ndao, refuse d’être les victimes de plus, d’une autre catastrophe. « Nous refusons d’être sacrifiés ! Nous dénonçons avec la dernière énergie cette négligence volontaire, irresponsable dont les conséquences humaines, économiques et sociales sont sans commune mesure » a-t-il martelé.
Le maire interpellé sur la question, minimise et se dit plus préoccupé par les travaux de construction du pont. Arrêter le bac pour changer de moteur, causera plus de peines aux populations, a dit Seyni Mandiang qui se félicite plutôt de l’état d’avancement des travaux qui, selon lui, seront livrés dans 8 mois. « Ceux qui s’agitent, ce sont des opposants manipulateurs qui cherchent à se refaire une nouvelle carapace politique après leur défaite aux dernières échéances », s’est-il défendu.
Le chef du service régional des routes confirme la panne mais ne la date pas en 2017. Mamadou Moustapha Coly en a bien informé les autorités seulement, dit-il, le dépannage est délicat. « Non seulement il s’agit d’une pièce défectueuse introuvable sur le marché mais les compétences ne sont pas également sur place. Il nous faut donc des hydrauliciens que l’on ne trouve qu’en zone aéroportuaire, a-t-il expliqué. Et de poursuivre « Des entreprises spécialisées ont été contactées et sont prêtes à nous offrir leur service d’ici à une semaine. Nous profiterons d’ailleurs de l’occasion pour changer d’autres pièces ».
Déjà, dit-il, des entretiens réguliers sont opérés sur le bac et toutes les dispositions utiles sont toujours prises pour le faire naviguer dans des conditions normales de sécurité pour éviter une quelconque catastrophe, a-t-il rassuré.