Une équipe de chercheurs de l’Université de Berne a annoncé son ambition d’être la première à produire un vaccin contre le Covid-19 et à l’inoculer à l’ensemble de la population suisse, en octobre, un délai jugée plausible par une experte de l’OMS.
« Nous sommes parmi les meilleurs groupes de recherche (…) C’est une grosse équipe, et pas juste un petit groupe qui tente de le faire », à expliqué à la télévision publique suisse RTS, Martin Bachmann, responsable du département d’immunologie de l’Université de Berne.
L’équipe suisse qui est en train de rechercher ce vaccin adopte une approche différente de celle des autres laboratoires en utilisant des particules dites apparentées au virus, qui ne sont pas infectieuses – contrairement au virus lui-même – et qui offrent une bonne réponse immunitaire, selon des médias locaux.
Un prototype a été mis au point en février, quelques semaines seulement après que le nouveau coronavirus eut été identifié en Chine. Il s’est révélé efficace lors de tests sur des souris de laboratoire, le sérum ayant neutralisé le virus.
« Nous avons prévu en août les études cliniques et après huit semaines, nous pourrons les étendre à toute la Suisse. Cela signifie que l’on pourra rattraper notre retard », avance le professeur Bachmann qui demande « à lever 100 millions de francs dans le privé, pour achever le développement du vaccin ».
Les autorités sanitaires fédérales suisses n’ont pas fait jusqu’à présent de commentaires sur le potentiel de cette recherche. L’Office fédéral de la santé publique indique seulement qu’il figure parmi quatre projets de vaccins suisses suivis de près par un groupe d’experts de la Confédération.
Quant à l’Organisation mondiale de la santé, elle recense plus de 80 vaccins en cours de développement, avec de bonnes chances d’aboutir rapidement.
Selon Sylvie Briand, directrice du département pandémies et épidémies à l’OMS, la rapidité annoncée par le laboratoire suisse n’est pas « déraisonnable ». « Le mois d’octobre est un objectif, mais on ne va pas faire une vaccination de masse dès l’automne. Cela va être d’abord proposé à des petits groupes de gens pour en vérifier l’innocuité », précise-t-elle à RTS.
L’experte rappelle que durant la pandémie de grippe A(H1N1) en 2009, le développement d’un vaccin avait débuté au mois d’avril pour obtenir la première dose en automne.