Dans l’espace social sénégalais, le droit des femmes a beaucoup évolué dans les textes. Nous constatons cependant que le droit des femmes est faible dans son application à cause notamment du cadre socio-culturel et politique qui rend cette femme marginalisée, opprimée.
En effet, les statistiques sont alarmantes !
- 4320 femmes violées entre 2016 et 2019,
- 16 femmes tuées depuis le début de l’année 2019 jusqu’à janvier 2020,
- sur 54% d’analphabète au Sénégal 62% sont des femmes.
Ces chiffres reflètent la place actuelle de la femme dans notre société, la marginalisation de cette femme qui avait écrit l’histoire du Sénégal dans plusieurs domaines. On peut citer, La reine Ndatté yalla et son courage face aux colons, Aline Sitoé Diatta qui a appelé à la désobéissance, Mariama BA la célèbre écrivaine, Anette Mbaye Derneville Première femme journaliste, entre autres ,toutes ces femmes braves qui se sont battues pour l’émancipation des femmes.
On a lancé un cri de cœur en Juin 2019 à la place de la nation, suite au meurtre de Bineta Camara, sauvagement assassinée. On avait tant espoir !
Aujourd’hui en 2020, Ndioba SECK 25 ans est retrouvée morte à Guinaw Rails, Yoba baldé a été victime d’un crime barbare, sa tête emportée, Marieme Diagne 25 ans tuée à coups de couteau, Rokhaya Gueye bastonnée à mort, une fille âgée de seulement 16 ans sauvagement tuée à Thiès.
Entre violences conjugales , l’excision , le harcèlement sur toutes ses formes, la femme sénégalaise est brimée, opprimée, violentée quotidiennement.
Les questions d’ordres sociologiques peinent à trouver des réponses , car nous tous on est coupables, l’Etat est coupable car il ne veille pas sur l’application des lois, notre société est également coupable car notre regard sur la femme ne change pas. On considère toujours la femme comme naturellement soumise.
La femme sans voix, cette femme qui n’a pas encore le même droit que l’homme pour avoir accès à l’éducation.
Oui l’éducation qui constitue le premier handicap pour lui faire découvrir sa vraie place dans la société. On devrait considérer la femme comme l’égal de l’homme avec ses compétences pour participer et changer son destin. Il faudrait également mettre en œuvre un arsenal juridique pour la défendre contre les oppressions, brimades, violences.
On doit donner à la femme sénégalaise tous les honneurs, car elle est le socle de l’économie locale. Les femmes détiennent la quasi-totalité du petit commerce. Elles sont des agricultrices et elles exécutent 70% des tâches agricoles.
Enfin l’inégalité de chances à l’éducation et le manque de volonté politique de changer la situation freinent les efforts de lutter contre la pauvreté , et mettre fin à la maltraitance des femmes .
Madame Manal IKIR
Présidente de l’association pour le développement social
membre de front pour la révolution Anti impérialiste populaire et panafricaine
E-mail: oumounassima@yahoo.fr