Les difficultés financières régulièrement mises en avant ces dernières années par les ménages y sont peut-être pour quelque chose, les fêtes de Noël ne semblent plus susciter au Sénégal l’engouement qu’on en attend d’habitude, si l’on se fie à l’ambiance caractérisant les marchés dakarois à quelques jours de la fin de l’année.
A Petersen comme au marché Sandaga, deux places marchandes parmi les plus réputées de la capitale sénégalaise, rien ou presque ne renvoie à la fièvre marchande qui caractérisait les fêtes de Noël il y a de cela quelques années.
Les commerçants avouent guetter à longueur de journée des clients qui ne viennent pas encore, d’où la faible affluence dans les échoppes proposant des cadeaux et jouets pour enfants par exemple.
De nombreux commerçants interrogés sur l’état de leurs affaires se plaignent de la rareté des clients et de leurs faibles taux de vente.
« Cette année est très différente des précédentes, car on constate que les clients se raréfient de plus en plus », explique Moustapha Dieng, établi au marché de Petersen.
M. Dieng estime que cette situation se justifie par la baisse du pouvoir d’achat des ménages, constatée selon lui ces dernières années.
« Ce n’est pas évident et on s’en sort à peine mais on espère que les clients vont venir avant le Saint Sylvestre »,le 31 décembre, ajoute-t-il, l’air de s’accrocher à un dernier espoir.
Abou, un commerçant d’origine libanaise qui tient une boutique au marché Sandaga, a la même analyse de la situation.
« Cette année, rien ne marche pour l’instant », dit ce commerçant spécialisé dans la vente de vélos et autres accessoires pour enfants. Il y a quelques années, en de pareilles périodes, les choses « marchaient très bien mais maintenant, on peut rester toute la journée sans vendre un article », indique-t-il.
Le plus décourageant selon lui est que certains revendeurs passent commande avant de décommander à la dernière minute, au motif que les prix appliqués ne sont pas à leur portée.
Certains, comme Tidiane Diallo, établi au marché Petersen, semble tirer leur épingle du jeu. « Je ne me plains pas, je m’en sors très bien », affirme ce commerçant.