Le pâtissier Mohamed Hussein compter lancer bientôt une marque de glace typiquement sénégalaise, une manière d’inciter le Sénégalais à valoriser et consommer les produits locaux et d’en faire des produits de qualité accessibles financièrement et géographiquement à tous.
Il y a moins d’un an, M. Hussein avait lancé des glaces et des pâtisseries réalisées à base de « Café Touba », de « quinquéliba », de manioc, de patates douces, de pâte d’arachides, de mangues.
Une manière, selon lui, de participer aux programmes « Bay dunde » et « Dunde lingay bay » lancés par le président de la République Macky Sall dans le cadre de sa politique d’autosuffisance alimentaire.
’’Le Sénégal gagnerait à avoir sa propre pâtisserie en utilisant les produits du terroir qui sont diététiquement très riche, en les transformant en des produits de qualité et accessible à tous’’, a-t-il confié dans un entretien avec l’APS.
Au Sénégal, note-t-il, ’’nous possédons une gastronomie qui est reconnue mondialement et revendiquée à travers le riz au poisson (tiéboudieune) qui se présente sous différentes déclinaisons et qui est, plus au moins, une identité culinaire sénégalaise’’.
’’Donc, c’est pareil pour la pâtisserie proprement dite et pour laquelle nous pouvons avoir plusieurs variétés de pâtisserie ou glaces avec nos produits nationaux, dans la mesure où le Sénégal ne s’apparente à aucune catégorie pâtissière’’, a expliqué le spécialiste.
A travers le monde, ’’on sait que le +Muffin+ provient du nord des Etats Unis, les +Mille Feuilles+, +Tartes+ ou +d’Opéra+ (le plus vieux gâteau) sont français’’, a t-il relevé.
De même, a-t-il souligné, ’’tout le monde sait que la +Forêt noire+ ou le +Streusel cake+ sont des gâteaux allemand’’.
’’Il nous faut montrer que nous sommes capables de faire mieux que ce qui se fait hors de nos frontières et cela passe par changer les habitudes et les mœurs, faire valoir nos produits et avoir une identité propre aussi bien culinaire, pâtissière, qu’alimentaire’’, a plaidé Mohamed Hussein.
Parlant du Sénégal, le pâtissier a cité les fruits comme la ‘’Sapotille’’, le ‘’Soump’’, la ‘’Cerise verte’’, le ‘’tol’’, le ‘’ndir’’, qui sont spécifiques à une région.
’’Ce qui peut nous permettre, en les transformant, de faire une appellation contrôlée sur nos créations et les breveter’’, selon Mohamed Hussein.
Dans cette perspective, il a fait allusion à la France où il est interdit d’utiliser le nom Champagne sur une bouteille autre que celle d’origine dans la mesure où cette boisson s’identifie à une région française.
’’Pourquoi ne pas trouver un modèle similaire et identitaire pour le Bissap que nous produisons à suffisance au Sénégal et ne pas risquer de voir un jour des producteurs venir d’ailleurs, acheter une licence d’exploitation de ce produit, le breveter et nous en interdire la transformation’’, s’est-il interrogé ?
Selon lui, les autorités en charge de ce secteur ont un grand rôle à jouer à ce niveau en mettant des cadres propices à la transformation, en aidant à l’identification et à lever tous les stéréotypes et préjugés qu’il y a sur l’africain et à son manque de vision.
’’Cela passe par croire en nous et en ce que nous faisons’’ a-t-il dit, non sans confier le lancement pour bientôt d’une marque de glace typiquement sénégalaise faite spécifiquement avec des produits locaux.
Source:APS