Le camarade Guy Marius Sagna passera la nuit à la section de recherche et il sera déféré demain matin. Il lui est reproché ses deux publications d’hier dans lesquelles il relevait, encore une fois, le bilan catastrophique de nos hommes politiques ou hommes d’Etat dans le domaine de la santé publique! Un bilan tellement catastrophique qu’ils privent (Nous ne parlons même pas du peuple) mais à leurs familles, leurs partisans des infrastructures de santé dignes de ce nom dans leur propre pays.
Tout comme Guy Marius Sagna nous refusons ce marketing politicien qui, comme s’ils se sont passé le mot, sont systématiquement dans l’embellissement post-mortem qui nous rappelle bizarrement les pleureuses de morts dans les pays de l’Afrique Centrale. Aujourd’hui c’est le peuple qui devait pleurer et non quelques politiciens qui espèrent eux aussi, à leur tour, que leurs ‘‘collègues’’ du même « jeu politique » leur applique le même principe de soutien mutuel.
En lieu et place de ce principe de soutien mutuel qu’on veut également imposer à tout le monde, les gens doivent se demander pourquoi on se rappelle plus de Cheikh Anta Diop qui n’a pas été homme d’Etat que l’ensemble des hommes politiques réunis de ce pays ? L’hommage d’un peuple ça ne se force pas, elle s’acquiert après de longues années de travail et de dévouement à son service exclusif. On ne peut pas récolter dans le cœur d’un peuple ce qu’on n’a pas semé. Ne forçons pas les choses ! Un homme politique a fait un choix de vie difficile : servir son peuple. S’il obtient des responsabilités à ce titre avec les privilèges qui vont avec, parfois à vie, chaque citoyen a le droit d’apprécier son ŒUVRE POLITIQUE ce qui n’a rien à voir avec la foi ou la religion. D’ailleurs, il y a une grande contradiction intellectuelle dans le fait d’écarter Dieu de la gestion publique (République laïque) et d’invoquer subitement la religion quant il s’agit d’apprécier post-mortem l’œuvre politique d’un Homme politique.
Ce que le camarade Guy Marius a dit n’a rien de personnel. Il n’a fait qu’ exposer la réalité quotidienne de nos hôpitaux sous équipés et la propension systématique de nos hommes politiques à aller se soigner à l’étranger . Les mêmes propos de Guy tenus sur un citoyen sénégalais ordinaire mort à l’hôpital de Thiaroye sans prise en charge et dans des conditions atroces n’aurait choqué personne. L’idée qu’il y a deux Sénégal (ceux des hommes d’Etat et ceux des « électeurs » est dépassée) ; c’est une réalité vivante. Au fond, beaucoup d’hommes politiques /d’Etat, à commencer par le président actuel, ne nous considèrent pas comme des citoyens comme les hommes d’Etat/hommes politiques, mais des électeurs, juste de potentiels parrains, des bulletins de vote en devenir.
Certains zélés vont jusqu’à reprocher à notre Camarade de vouloir, Nous citons : « organiser le monde à la place de Dieu ». A ceux-là nous répondons que Dieu a crée le soleil, la terre avec ses richesses et commodités naturelles, l’air, l’eau, le vent, la mer et les autres ressources naturelles. Dieu ne viendra pas nous dire comment bien négocier nos contrats pétroliers, quand construire un hôpital, de même Il ne viendra pas creuser le puits dont à besoin le village de khaira ou Gueumbeul. Pour ça, les hommes sont là, mieux des hommes d’Etat.
Par conséquent, nous soutenons sans réserve notre camarade de combat Guy Marius Sagna injustement arrêté pour délit d’opinion sur l’état catastrophique de la santé publique au Sénégal depuis 1960. Nous demandons tout ce qui partage la même opinion que lui de la partager et de le soutenir dans ce combat.
Fait à Dakar, le 16 Juillet 2019.
Le comité de coordination nationale.