Au Bénin, l’ancien président, Thomas Boni Yayi a été placé en résidence surveillée à la suite de son soutien aux manifestations contre les élections législatives controversées d’avril, selon ses avocats qui se disent préoccupé par son état de santé après plus d’un mois, bloqué à son domicile.
Boni Yayi, dont la santé se détériore et a besoin de soins médicaux, a été président de 2006 à 2016. Il a mené une manifestation improvisée le 19 avril pour demander un report du vote où seuls deux partis fidèles au président Patrice Talon ont été autorisés à se présenter.
Dix jours plus tard, au moins quatre personnes sont mortes lorsque les forces de sécurité ont utilisé des balles réelles pour disperser une manifestation près de sa maison dans la capitale économique, Cotonou.
La police a été déployée dans la zone depuis lors, l’empêchant de partir ou de recevoir des visiteurs, selon ses avocats.
Plusieurs organisations de la société civile burkinabè, nigérienne et sénégalaise appellent les acteurs politiques à la retenue au Bénin. Elles interpellent la Cédéao afin qu’elle rétablisse le dialogue. Ces organisations regrettent le silence des chefs d‘États de la sous-région.
Patrice Athanase Guillaume Talon, un riche homme d’affaires dont l’entrée en politique a d’abord été saluée comme un départ de la domination de la classe politique retranchée, a réprimé les médias, limité le droit de grève et utilisé l’armée pour réprimer les manifestations depuis sa victoire aux élections présidentielles de 2016.