Les Palestiniens ont annulé la protestation organisée tous les vendredis dans la bande de Gaza, le long de la frontière israélienne, ont annoncé les organisateurs, un fait exceptionnel depuis le début en mars 2018 de cette mobilisation soutenue par le Hamas.
C’est seulement la deuxième fois en un an que ces rassemblements, généralement accompagnés de heurts, sont annulés après un précédent en mars, consécutif à un accès de violences entre Israël et le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza.
Le comité d’organisation a invoqué dans un communiqué la chaleur et le fait que les Gazaouis avaient déjà été appelés à manifester mercredi, lors de la commémoration annuelle de la Nakba, la « catastrophe » qu’a représenté aux yeux des Palestiniens la création de l’Etat d’Israël en 1948.
Cette annulation intervient aussi alors que les efforts se poursuivent pour dissiper des mois de tensions entre Israël et les organisations gazaouies. Une énième poussée de fièvre a fait craindre une confrontation ouverte début mai, et un fragile cessez-le-feu est observé.
Les abords de la frontière israélienne dans la bande de Gaza sont le théâtre depuis mars 2018 des « Grandes marches du retour ». Elles réclament la levée de rigoureux blocus imposé depuis plus de dix ans par Israël à l’enclave et le droit des Palestiniens à retourner sur les terres qu’ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d’Israël en 1948.
Les « marches » donnent presque toujours lieu à des affrontements entre une partie des participants et les soldats israéliens postés de l’autre côté de la barrière frontalière lourdement gardée.
Les organisateurs assurent que la mobilisation émane de la société civile et accusent Israël d’usage excessif de la force. Le Hamas a montré qu’il contrôlait l’intensité de la protestation. Israël l’accuse d’orchestrer le mouvement et dit ne faire que défendre ses frontières.
Israël et le Hamas se sont livré trois guerres à Gaza depuis 2008. Israël justifie le blocus par la nécessité de contenir son ennemi.
En plus des « marches », les épisodes d’hostilités se sont succédé depuis un an entre Israël et les groupes armés gazaouis.
Au moins 293 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis 2018, la grande majorité le long de la frontière, d’autres sous les frappes de représailles israéliennes aux actes hostiles venus de Gaza.
Six Israéliens ont été tués depuis la même date.