Entendu mercredi 20 mars, par le juge d’instruction, Renaud Van Ruymbeke, en présence d’un procureur du Parquet national financier (PNF), Nasser al-Khelaïfi, qui cumule aussi les fonctions de ministre (sans portefeuille) du gouvernement qatari, de président du fonds d’État QSI et de la chaîne de télé BeIn, a été placé sous le statut de « témoin assisté » dans le cadre de l’information judiciaire ouverte par le PNF, pour « corruption » et « blanchiment aggravé », au sujet notamment de l’attribution des championnats du monde d’athlétisme au Qatar.
Les soupçons reposent sur deux virements révélés par Le Monde, d’un montant total de 3,5 millions de dollars, effectués en octobre et novembre 2011 par la société Oryx Qatar Sport Investments (Oryx QSI) au profit de la société Pamodzi Sports Consulting du chef d’entreprise sénégalais, Papa Massata Diack.
Ce dernier n’est autre que le fils de Lamine Diack, président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) de 1999 à 2015, fédération dont Papa Massata Diack, surnommé PMD, avait obtenu la gestion des droits marketing.
Papa Massata Diack fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis en 2017, par la justice française, qui mène une vaste enquête judiciaire au sujet de Diack père et fils.
Installé à Dakar, PMD n’a jamais répondu aux convocations des magistrats.
Face au juge Van Ruymbeke, Nasser al-Khelaïfi a assuré qu’il ignorait tout de ce paiement, dont il aurait appris l’existence « il y a quelques jours » seulement.
Il affirme que s’il possède bien la moitié des parts de la société, son frère, Khalid, en est le directeur général et « la seule personne ayant le pouvoir de signature » : « Je n’ai pas la signature et je ne peux pas engager la moindre dépense. »
Senego