Un troisième mandat du Chef de l’Etat est devenu pour l’opposition dite radicale une option inscrite dans l’ordre du possible. Le débat commence à faire rage sur cette éventualité car beaucoup de Chefs d’Etat Africains qui avaient juré ne plus se représenter ont fini par se dédire sous la forte pression d’un entourage qui en voulait toujours du pouvoir. Pour ce faire, Moustapha Guirassy demande au Président Macky de déclarer solennellement qu’il ne briguera pas un troisième mandat.
L’interprétation des textes réglementaires en droit ne relève guère de la méthode scientifique. En droit, les spécialistes ont tendance parfois à ne pas s’accorder sur uns disposition. Si selon le référendum dernier, le mandat du président de la République est de cinq ans renouvelable, il reste certain que le président Macky plébiscité avec un taux de 58,27% va aborder son premier mandat de cinq ans. C’est en 2024 qu’il va devoir encore briguer la magistrature suprême afin de décrocher un second mandat de cinq ans. S’il est vrai que tout ce qui est légal n’est pas forcément légitime, les Sénégalais verraient probablement d’un mauvais œil que le Chef de l’Etat réclamât un troisième mandat. Mais si l’on s’en tient aux dispositions de notre charte fondamentale, en 2024, Macky Sall ne dérogerait pas à la loi s’il brigue un second mandat de cinq ans. Ce qui exclut de facto ses sept ans de pouvoir de cette modification de la loi. Et là, les spécialistes en droit peuvent encore s’affronter sur ce terrain. Ce qui n’empêcherait pas au Président Macky de briguer légalement un troisième mandat. Du côté de l’opposition, le doute persiste toujours. Ce qui a fait réagir Guirassy qui demande au Chef de l’Etat de se prononcer solennellement sur sa volonté de ne pas briguer un troisième mandat. En tous les cas, nombre de ses pairs africains qui avaient juré ne plus se représenter à la présidentielle ont fini par se dédire sous la forte pression de leur entourage. Reste à savoir ce qu’il en sera du cas très spécifique du Sénégal en 2024 !