Le camp du président sortant Macky Sall a annoncé la victoire de son candidat dès le premier tour, ses challengers Idrissa Seck et Ousmane Sonko affirmant qu’un second tour est « incontournable » au regard des résultats dont ils disposent.
Après compilation des résultats rendus publics par les différents centres de vote, « il nous faut féliciter le président Macky Sall pour sa réélection » dès le premier tour, a déclaré le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, coordonnateur de campagne du président sortant.
S’exprimant au cours d’une conférence de presse convoquée tard dimanche soir, il a assuré que le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) était sorti « largement victorieux » dans 13 des 14 régions du Sénégal.
La coalition Benno Bokk Yaakaar table sur un « minimum de 57% » des suffrages en faveur de son candidat, une victoire qui devrait permettre au président sortant de « continuer un travail important pour notre pays sur la voie de l’émergence », a indiqué Mahammed Boun Abdallah Dionne.
Il a dénoncé les menaces à l’encontre de certains médias accusés par les candidats Idrissa Seck et Ousmane Sonko des coalitions « Idy2019 » et « Sonko Président » de « fabriquer » des résultats, rappelant le rôle des journalistes dans la consolidation de la démocratie sénégalaise.
« Nous avons constaté que certains organes de presse, y compris » des médias étrangers, « s’arrogent le droit de donner des résultats (…) totalement inacceptables », a déclaré l’ancien Premier ministre, candidat de « Idy2019 », peu avant, au cours d’une conférence de presse.
« Je pense que c’est exposer la stabilité du Sénégal à des risques très graves et irréparables que de se précipiter sous la pression du président sortant » pour annoncer des résultats, a-t-il indiqué en référence aux tendances que des médias ont commencé à publier à l’issue des dépouillements des différents centres de vote.
« Nous ne l’accepterons pas et le peuple sénégalais ne l’acceptera pas », a dit le candidat de la coalition « Idy2019 », ajoutant que « c’est au peuple souverain de dire son choix » à travers des institutions habilitées.
Des personnalités des médias se sont émues des menaces perpétrées contre des organes de presse, en particulier le Groupe Futurs médias (GFM, privée), accusé par les candidats Idrissa Seck et Ousmane Sonko de « fabriquer » des résultats.
Les responsables de GFM ont rappelé ne faire que leur travail, consistant à collecter des résultats déjà publiés à l’issue des dépouillements effectués par les différents centres de vote, sur la base desquels ce média dégageait des tendances.
Ils ont rappelé que ce travail classique est celui effectué depuis plusieurs années par les médias, qui contribuent par ce biais à l’approfondissement de la démocratie sénégalaise.
Le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), Ahmadou Bamba Kassé, a lui annoncé vouloir porter cette affaire au niveau international, en saisissant des organisations de défense de la liberté de la presse comme Reporters sans frontières (RSF).