Présidentielle Au Sénégal Sans WADE : Une Première Depuis 41 Ans

Une page se tourne dans l’histoire politique du Sénégal. Pour la première fois depuis près de deux générations, une élection présidentielle se tiendra sans Abdoulaye Wade.

L’élection présidentielle du 24 février prochain sera historique à plus d’un titre. En effet, pour la première fois depuis 41 ans, une élection présidentielle se tiendra sans Abdoulaye Wade. Il est d’ailleurs absent du territoire national, même si la direction de son parti annonce son retour pour jeudi prochain. Fondateur, en 1974, du Parti démocratique sénégalais (Pds), un parti d’obédience libérale, dont il est le secrétaire général national depuis cette date, Abdoulaye Wade a participé pour la première fois à une élection présidentielle en 1978, face au premier président de la République Léopold S. Senghor. Après la démission de ce dernier, le 31 décembre 1980, Abdoulaye Wade fera face trois fois, mais sans succès à son successeur Abdou Diouf deux ans après, c’est-à-dire en 1983, 1988 et 1993. Mais la consécration viendra le 1er avril 2000. Il restera douze ans au pouvoir et il sera battu par son «élève» Macky Sall.

Agé de 93 ans, Abdoulaye Wade n’est pas présidentiable à ce scrutin de février 2019, parce que la Constitution limite à 75 ans l’âge plafond pour être candidat. Mais même absent du scrutin et du territoire, Wade reste le plus présent. Né le 29 mai 1926, le Pape du Sopi a marqué la vie politique sénégalaise pendant près de deux générations. Il vit de politique. La chose politique semble être inscrite dans son Adn. De 1974 à nos jours, depuis qu’il est entré en politique donc, il occupe le devant de la scène politique, quel que soit son statut, président de la République ou opposant. C’est lui qui a provoqué la première alternance politique au Sénégal. C’est lui qui est passé également pour la première fois dans l’histoire du Sénégal de statut de président de la République à celui d’opposant. Ses deux prédécesseurs Senghor et Diouf ont quitté la scène politique et le Sénégal après leur exercice du pouvoir. Mais, lui, est resté, a combattu et continue de combattre son tombeur qu’il a lui-même formé.

D’ailleurs, actuellement tous les regards sont braqués sur lui. Attendu jeudi prochain, tous les candidats et tous les citoyens scrutent la moindre de ses déclarations. Sa consigne de vote est également attendue par les différents candidats. Avocat de profession, Me Wade a défendu en 1963 le Président du Conseil, Mamadou Dia, accusé de «tentative de coup d’Etat» par le président Senghor.

Walfnet

 

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