Des habitants des villages de Ndaldagou, Potou et Gabar 2, dans la commune de Léona (Louga), ont marché samedi pour protester contre le « bradage » de leurs terres.
Des jeunes, vieux, femmes et enfants, arborant des foulards rouges, ont participé à la marche pour inviter les autorités du pays à mettre fin au « bradage’’ de leurs terres d’habitation et de culture et réclamer leur restitution.
Escortés par des éléments de la gendarmerie, ils ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « laissez nos terres », « ne touchez pas à nos terres », « nos terres, non vies », ou encore « ma parcelle, mon avenir ».
Ils ont poursuivi leur mouvement, à pas lents, jusqu’au village de Gabar 2, point de chute de la marche.
Le Chef de village de Gabar, Mouhamadou Diop s’est félicité du bon déroulement de la marche.
« Nos terres sont notre seule richesse. Elles sont aussi l’avenir de nos enfants, mais, il se trouve qu’elles sont en train d’être bradées et venues à des étrangers à nos détriments », a-t-il déploré, soulignant avoir recensé 485 jeunes qui n’ont pas de parcelles d’habitation.
Selon Mouhamadou Mamoudoune Diop, un jeune de la localité, la municipalité a tracé un plan de lotissement sans prendre en compte les infrastructures de base, (poste de santé, cimetière ou école).
Le maire de Léona, Mamadou Bâ a récusé ces accusations et assurant que les lotissements dans ces différentes localités ont été réalisées en commun accord avec le chef du village.
« C’est en 2015 que nous avons loti 400 parcelles à Gabar2. Cela fait plus de trois ans que nous octroyons ces terres. Nous avons fixé les frais de bornage à 100 000 FCFA pour récupérer l’argent investi et actuellement, il en reste moins de 250 parcelles », a expliqué M. Bâ.
Selon le maire, « la loi ne dit pas qu’il faut donner une parcelle à chaque habitant, ni que les terres leur appartiennent exclusivement ».
« Quand un habitant de Louga veut une terre dans cette localité et qu’il paye les droits et les frais de bornage, il est en droit d’en disposer », a-t-il dit, soulignant que la mairie leur a octroyé 25 parcelles.
SK/ASB