Des ONG de défense des droits de l’homme ont appelé l’Indonésie à renoncer à exécuter des condamnés à mort, alors que les autorités de l’archipel d’Asie du Sud-Est ont confirmé mercredi l’exécution prévue ce weekend de 14 détenus, parmi lesquels des étrangers.
Le procureur général d’Indonésie, Muhammad Prasetyo, a indiqué que 14 condamnés à mort pour trafic de drogue — des indonésiens et des ressortissants du Nigeria, du Pakistan, d’Inde et du Zimbabwe — avaient été placés à l’isolement dans l’attente de leur exécution prévue en fin de semaine, sans préciser le jour exact.
Des membres des familles de condamnés et des responsables d’ambassades ont rendu visite mercredi aux détenus à Nusakambangan (sud), « l’Alcatraz indonésien », un complexe pénitentiaire situé sur une petite île dans le centre de Java, où se sont déroulées les précédentes séries d’exécutions. Les condamnés à mort ont reçu mardi une notification avec un préalable de 72 heures avant le peloton d’exécution.
« Le président Joko Widodo, communément appelé +Jokowi+, va placer son gouvernement du mauvais côté de l’Histoire s’il procède à une nouvelle série d’exécutions », a déploré Amnesty International dans un communiqué.
Le chef de l’Etat indonésien « devrait reconnaître la barbarie de la peine de mort et éviter une potentielle tempête diplomatique en épargnant la vie des 14 personnes ou plus risquant une exécution », a renchéri Human Rights Watch (HRW).
L’exécution en avril 2015 de huit hommes – deux Australiens, un Brésilien, quatre Nigérians et un Indonésien – condamnés à la peine capitale pour trafic de drogue dans des affaires distinctes, avait provoqué de vives critiques internationales, l’Australie allant jusqu’à rappeler temporairement son ambassadeur.
Parmi les autres étrangers dans le couloir de la mort en Indonésie figurent le Français Serge Atlaoui et la Philippine Mary Jane Veloso, condamnés pour trafic de drogue et tous deux retirés de la liste lors de la dernière série d’exécutions l’an passé.
Source:lorientlejour