Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, mercredi 16 janvier, une résolution confirmant l’envoi de 75 observateurs civils pour consolider la trêve instaurée dans la ville portuaire de Hodeida, à l’ouest du pays.
Sur le terrain, un calme précaire y règne, mais le risque d’une nouvelle escalade entre les forces loyalistes et les rebelles Houthistes persiste.
C’est une nouvelle petite note d’espoir dans le conflit qui ensanglante, depuis près de quatre ans, le Yémen. Mercredi 16 janvier, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution technique confirmant l’établissement d’une mission d’observation pour superviser le cessez-le-feu et le retrait de troupes de la ville portuaire stratégique de Hodeida, à l’ouest du pays.
Théâtre de violents affrontements depuis l’été dernier entre les forces loyalistes, appuyées par la coalition internationale pilotée par Riyad, et les rebelles Houthistes, soutenus par l’Iran, la cité a retrouvé un calme précaire depuis la signature, en décembre, d’un accord de trêve entre les belligérants, conclu en Suède, sous l’égide de l’ONU. Malgré les fréquentes violations du cessez-le-feu et la reprise de certains combats sporadiques, l’heure reste bien à la désescalade.
La nouvelle résolution de l’ONU suffira-t-elle à prévenir un recul vers ce dramatique scénario ? Portée par le Royaume-Uni, elle entérine l’envoi, pour une durée initiale de six mois, de 75 observateurs civils qui opéreront notamment sur les sites portuaires cruciaux de Hodeida, par lequel transitent les trois quarts de l’aide humanitaire du pays, mais aussi de Saleef et Ras Issa. Depuis fin décembre, une quinzaine d’observateurs onusiens, placés sous le commandement d’un ancien général néerlandais, Patrick Cammaert, sont déjà à l’œuvre au Yémen. Jeudi 17 janvier, leur convoi a essuyé des tirs, sans toutefois faire de blessés.
Pour la première fois depuis six mois, l’organisation a aussi pu, grâce à la désescalade des violences à Hodeida, envoyer mi-janvier des vivres dans deux zones du sud de la province. « Ce renforcement de la mission marque bien une avancée, mais il n’est pas suffisant », poursuit Bernard Dreano. « Il doit désormais ouvrir la voie à l’adoption par l’ONU d’une nouvelle résolution politique claire – elle en est restée à celle unilatérale, anti-houthiste de 2015 – et à des négociations de paix plus larges ».
Pourparlers
Le sujet est sur la table depuis des semaines. Un nouveau round de discussions avait été annoncé pour janvier, mais il ne devrait finalement pas se tenir avant février, selon plusieurs diplomates citant l’émissaire de l’ONU, Martin Griffiths. Mi-janvier, celui-ci réclamait encore aux belligérants « des progrès substantiels »avant de pouvoir fixer cette échéance cruciale.
Son appel n’aura, jusqu’ici, rencontré qu’un faible écho. Illustrant une tension récurrente, les Houthistes ont à nouveau boycotté, le 23 janvier, une réunion d’un comité mixte – avec le gouvernement –, présidée par Patrick Cammaert, accusé de partialité.