En France, le conseil des ministres de ce 19 décembre à l’Elysée est largement consacré à la présentation des mesures économiques et sociales annoncées par l’exécutif pour sortir de la crise des « gilets jaunes ». L’objectif du gouvernement est de faire en sorte qu’elles puissent entrer en vigueur rapidement.
En France, le président Emmanuel Macron ne veut pas être accusé de ne pas mettre en œuvre ce qu’il a promis et prendre le risque de relancer le mouvement des « gilets jaunes ». Ce 19 décembre, le chef de l’Etat doit cadrer les choses avec ses ministres pour être sûr que, d’ici 2019, les Français puissent bénéficier des mesures destinées à augmenter leur pouvoir d’achat.
Comme on l’a vu ces derniers jours, le risque de cafouillage est toujours présent. Au gouvernement, la veille, le rétropédalage de Matignon a montré la difficulté de concilier les objectifs politiques définis par le président de la République avec les impératifs budgétaires. Le Premier ministre envisageait en effet de supprimer certaines mesures annoncées en novembre comme l’extension du chèque-énergie avant d’y renoncer finalement sous la pression des députés de la majorité.
Revalorisation du SMIC
Même difficulté aussi pour l’organisation du « grand débat national ». Lors d’une réunion à l’Elysée hier soir, la décision a été prise de le faire en deux étapes, en laissant d’abord les maires recueillir les doléances avant d’entamer mi-janvier la concertation sur les thèmes définis par le gouvernement. Emmanuel Macron a décidé de prendre un peu de temps, peut-être pour éviter qu’un débat improvisé n’échoue.
Le décret revalorisant le SMIC de 1,5% au 1er janvier a par ailleurs été adopté lors de ce Conseil des ministres. Cette revalorisation mécanique portera, en brut, le SMIC horaire de 9,88 à 10,03 euros et le SMIC mensuel de 1 498,47 à 1 521,22 euros pour un temps plein, soit une hausse de 22,75 euros.
Un projet de loi présenté par le gouvernement doit permettre aux entreprises de verser aux salariés rémunérés jusqu’à 3 600 euros une prime exceptionnelle, qui sera exonérée, jusqu’à 1 000 euros, de toutes charges sociales et d’impôt sur le revenu et devra être versée avant le 31 mars 2019. Elle concernera 4 à 5 millions de salariés, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, à l’issue du Conseil des ministres.