Des chercheurs américains rappellent, étude à l’appuie, qu’un mode de vie sain chez les femmes en péri ménopause est étroitement associé à la santé de leurs artères. C’est pourquoi ces derniers insistent sur l’importance d’adopter le plus tôt possible des bonnes habitudes comme le sevrage tabagique et l’activité physique.
Avec la prise de la première contraception hormonale et la grossesse, la ménopause représente l’un des moments clés qui nécessite une attention particulière pour évaluer le statut cardiovasculaire chez la femme. Celle-ci apparaît en moyenne à l’âge de 50 ans et s’installe progressivement après une période charnière : la périménopause, qui peut durer de deux à quatre ans. Ces changements hormonaux peuvent avoir des effets contraignants tels que bouffées de chaleur, troubles de l’humeur, du sommeil et maux de tête. Surtout, les œstrogènes diminuent progressivement, épaississant les parois des artères qui deviennent plus rigides comme l’explique la Fédération Française de Cardiologie (FFC).
Certaines conséquences peuvent donc être plus graves pour la santé, comme l’augmentation du risque cardio-vasculaire. Pour limiter ce risque, des chercheurs de l’University of Michigan School of Public Health rappellent l’importance pour les femmes concernées d’adopter un mode de vie sain pendant cette période de transition vers la ménopause. Et ce dans le but de compenser l’accélération avec l’âge de l’athérosclérose, qui consiste en la formation de plaques d’athérome qui grossissent dans la paroi, épaississant et rétrécissant l’artère. Ces derniers ont évalué le mode de vie d’un peu plus de 1100 femmes âgées de 42 à 52 ans à l’aide d’un «score de mode de vie sain » élaboré pour cette étude.
Le tabagisme, facteur de risque le plus important
Chaque femme inscrite a accepté de se présenter à des examens médicaux annuels et de remplir des questionnaires en ce qui concerne leur activité physique, habitudes alimentaires et usage du tabac. Les participantes ont également passé au moins une échographie des artères coronaires, examen non invasif qui fournit des images de l’intérieur d’une artère menant au cœur. Les résultats ont montré que comparées aux femmes ayant le « score de mode de vie sain » le plus bas, celles ayant le score le plus élevé avaient des artères beaucoup plus larges, de même qu’un épaississement artériel et une accumulation de plaque graisseuse moins importante. Le facteur le plus associé à des artères malades étant le tabagisme.
« L’approche de la ménopause est une fenêtre cruciale pour que les femmes prennent à cœur leur santé cardiovasculaire. Les changements métaboliques qui se produisent, en particulier l’augmentation du taux de cholestérol et de la pression artérielle, peuvent considérablement augmenter le risque de crises cardiaques, accidents vasculaires cérébraux et troubles cognitifs plus tard dans la vie. », explique le Pr Ana Baylin l’un des auteurs de l’étude. «La bonne nouvelle est que les femmes d’âge moyen peuvent prendre leur santé en main en évitant le tabagisme, adoptant un régime alimentaire plus sain et en faisant plus d’activité physique pour réduire leur risque cardiovasculaire.»
Les maladies cardiovasculaires sont la 1ère cause de mortalité chez les femmes
L’étude note également que seulement 1,7% de la totalité de la population étudiée a adhéré à ces trois composants du « score de mode de vie sain » tout au long de l’étude, soit environ 15 ans. « La faible prévalence d’un mode de vie sain chez ce groupe de femmes d’âge mûr met en évidence le potentiel d’interventions axées sur le mode de vie visant cette population vulnérable. », a ajouté le co-auteur de l’étude, le Pr Dongqing Wang. « Notre analyse suggère clairement que les femmes approchant de la ménopause peuvent réduire considérablement ce risque si elles adoptent des comportements plus sains, même si les problèmes cardiovasculaires n’ont jamais été négligés.»
Le constat est également établi par l’Assurance maladie, qui précise en quoi le risque cardiovasculaire augmente avec la ménopause. « La protection naturelle par les hormones disparaît et certains facteurs comme le tabac ou le surpoids accentuent ce risque. », affirme-t-elle. Elle estime qu’entre 42 et 50 ans, la prise de poids moyenne est de 0,8 kg par an et même 1,5 kg pour 20 % des femmes. Sont en cause : la chute des œstrogènes, la baisse du métabolisme de base et parfois, de nouvelles habitudes alimentaires. Sur le sujet, la Fédération Française de Cardiologie alerte plus généralement sur le fait que les maladies cardiovasculaires représentent la 1ère cause de mortalité chez les femmes en France.
Santé Magazine