C’est le métal-clé de la transition énergétique : le lithium, utilisé dans les batteries des voitures électriques. Pourtant son prix s’est effondré en quelques mois. Les projets se multiplient jusqu’en Australie.
Correction brutale sur le marché du lithium. Les prix qui avaient quadruplé de 2014 à 2017 ont chuté de 50 % depuis le milieu de l’année. Ils stagnent aujourd’hui à environ 12 000 dollars la tonne de carbonate de lithium, 18 000 dollars la tonne d’hydroxyde de lithium. La Chine a diminué ses subventions aux voitures électriques.
Surtout, les sites d’extraction du lithium se sont multipliés, ils sont une douzaine au total et une cinquantaine est en projet. En Amérique, latine bien sûr, dans les salars, les déserts de sel du Chili et d’Argentine. Mais aussi en Chine et surtout en Australie. C’est la nouvelle frontière du lithium. Entre 2016 et 2020, le géant océanien aura multiplié par trois sa production. L’Australie est déjà en cette fin d’année 2018 en train de devenir le premier producteur mondial de lithium, devant le Chili.
Ruée vers l’hydroxyde de lithium australien
Pourquoi cette ruée soudaine vers le lithium australien ? Il ne s’agit pas de la même géologie que dans les salars d’Amérique latine. En Australie, le lithium est contenu dans une roche, le spodumène. Et l’on en extrait plus facilement l’hydroxyde de lithium que dans les sels chiliens. Or cet hydroxyde de lithium est en train de l’emporter dans la nouvelle composition des batteries électriques, sur le carbonate de lithium qu’on extrayait jusqu’à présent aisément des salars sud-américains.
Un signe : le numéro un mondial du lithium, l’américain Albermarle, a suspendu un projet au Chili, il est vrai compliqué par les exigences de l’Etat chilien sur les prix destinés à la fabrication locale de batterie, pour investir dans deux mines australiennes. Le chinois Tianqi, déjà très présent au Chili, investit à son tour dans des gisements australiens.
Accord avec les Etats-Unis
Cette nouvelle production vise aussi à rééquilibrer la ressource pour les fabricants de batteries électriques. La transformation du lithium rocheux en Australie, fait rare dans ce pays exportateur de minerais bruts, est encouragée par les géants mondiaux du lithium et par les Etats-Unis, qui ont signé un accord avec l’Australie dans ce domaine. Kidman Resources, l’un des acteurs miniers locaux, prévoit une troisième usine d’hydroxyde de lithium en Australie pour fournir, entres autres, le constructeur américain de véhicules électriques Tesla.
RFI