Johannesburg est « une bombe à retardement » selon les autorités locales. Il ne s’agit pas ici du taux de criminalité, particulièrement haut, mais de la vie souterraine de la ville. Johannesburg est sous la menace des mineurs illégaux, cherchant le reste d’or qui se trouve sous terre. Ils mettraient en danger les installations souterraines, selon la mairie de la plus grande ville d’Afrique du Sud.
« Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir » déclare le maire de Johannesburg Herman Mashaba. Dans ce cas précis, difficile d’y voir clair. Les mineurs illégaux, les « zama zama » comme on les appelle, creusent jour et nuit le sous-sol de la ville.
Sous des sites ultra-sensibles
Parfois, les explosifs remplacent les piolets, et cela inquiète les autorités. Car les mineurs se trouvent sous des sites ultra-sensibles, comme des autoroutes, le township de Soweto, ou encore le grand stade FNB, qui a accueilli la finale de la Coupe du monde 2010.
Le géant pétrolier Sasol craint pour ses nombreuses infrastructures qui traversent la ville. Une explosion aurait d’ailleurs frôlé un pipeline de gaz. « À moins 30 centimètres » affirme le ministère des Ressources minérales, qui insiste : « si le pipeline explosait, tout été rasé à 300 mètres à la ronde. »
6 000 mines désaffectées
Des voix dissidentes incriminent au contraire le gouvernement pour son attentisme. Au cours des dernières années, plus de 3 milliards d’euros aurait été alloués pour fermer les 6 000 mines désaffectées du pays. Sans résultat jusque-là.
RFI