Le groupe pétrolier public chinois CNPC remplace officiellement le Français Total dans le projet gazier South Pars en Iran et concrétise le retrait du groupe français, annoncé en août 2018.
Total avait confirmé en août dernier avoir notifié aux autorités iraniennes son retrait du contrat du projet South Pars, en Iran, à la suite des menaces de Washington visant les entreprises qui continueraient de commercer avec Téhéran.
Le contrat signé en 2017 en vue du développement de la phase 11 de South Pars attribuait à Total une part de 50,1% dans ce qui apparaît comme le plus grand gisement gazier au monde, avec un investissement initial d’un milliard de dollars.
CNPC n’a pas commencé à travailler concrètement, mais cela devrait porter sa part de 30 à 80%. Si cette opération est liée aux sanctions américaines contre l’Iran, ce départ était préparé de longue date.
« En 2017, lorsque le contrat South Pars 11 a été signé, le risque de sanctions américaines était déjà pris en compte par les signataires, les Iraniens, les Chinois et les Français de Total », explique Pierre Terzian, directeur de la revue Pétrostratégies.
CNPC échappe aux sanctions
« Total a donné des raisons pour expliquer son retrait. Total a dit que les banques américaines étaient impliquées dans 90% des opérations de financement de la société, que plus de 30% des actionnaires de Total sont américains et que Total possède aux États-Unis des actifs de plus de 10 milliards de dollars. Donc pour toutes ces raisons, le risque était trop gros. »
Alors qu’à linverse, pour le groupe chinois, les sanctions américaines ne représentent pas une menace, souligne Pierre Terzian. « La société chinoise CNPC n’est pas aussi impliquée que Total aux États-Unis. Elle n’a pas d’actifs aux États-Unis, ses financements ne dépendent pas des banques américaines et elle n’a pas d’actionnaires américains. Ce qui fait qu’elle peut échapper aux sanctions américaines alors que Total ne le peut pas ».
Les États-Unis ont décidé de rétablir progressivement leurs sanctions contre l’Iran après leur retrait de l’accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien, signé par Téhéran, les membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU et l’Allemagne. Plusieurs entreprises européennes ont annoncé la suspension ou l’arrêt de leurs activités en Iran.
RFI