Pour Madrid, l’accord sur le Brexit et la déclaration politique qui doivent être signés dimanche doivent inclure la mention que le futur statut de Gibraltar devra être négocié directement entre Britanniques et Espagnols.
Alors que le compte à rebours est lancé avant le sommet extraordinaire censé ratifier dimanche l’accord de divorce entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, Gibraltar est devenu en quelques jours la principale menace pesant sur le Brexit. Ainsi, l’Espagne votera contre le projet d’accord en l’état en raison des incertitudes entourant la question de ce territoire britannique situé dans le sud de l’Espagne, a-t-on appris jeudi 23 novembre de sources diplomatiques.
Madrid demande qu’il soit clairement indiqué dans le projet d’accord que les décisions concernant cette enclave territoriale seront prises de manière bilatérale entre l’Espagne et la Grande-Bretagne. Le ministre en chef du territoire britannique, Fabian Picardo, a de son côté assuré que la question de Gibraltar serait intégrée à l’accord sur le Brexit, quel qu’il soit.
BREXIT : LA QUESTION DE GIBRALTAR, POINT D’ACHOPPEMENT PARMI D’AUTRES
Or, cette précision ne figure pas dans l’accord obtenu la semaine dernière au forceps sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE, ce qui a entraîné la colère du gouvernement espagnol qui menace de tout faire dérailler si cela n’est pas stipulé de nouveau noir sur blanc. « Si cela n’est pas résolu d’ici dimanche, l’Espagne malheureusement (…) devra voter non et exercer sa capacité de veto. (…) Nous défendons les intérêts de la nation espagnole et nous le ferons jusqu’au bout », a martelé encore mercredi soir le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.
« La quatrième économie européenne n’a pas besoin d’un fouet pour amener la plus petite économie d’Europe à s’asseoir avec elle autour de la table », a rétorqué jeudi le chef de l’exécutif de Gibraltar, Fabian Picardo, devant le Parlement de la colonie britannique. « Notre porte d’entrée en Europe est l’Espagne (…). Nous avons plus de raisons de coopérer et de discuter avec l’Espagne que nous n’en avons de facto avec les autres nations », a ajouté Fabian Picardo.
France 24