PARIS (AFP) –
Les signataires rappellent que depuis l’éclosion du phénomène #MeToo il y a un an, « une partie de la presse française s’est mobilisée » avec « de nombreux témoignages, reportages, enquêtes » qui ont « contribué à faire la lumière sur les violences que subissent les femmes au quotidien dans la culture, le sport, les grandes écoles, au bureau ou à l’usine ».
« Il n’est plus possible d’ignorer que les violences contre les femmes ne sont pas des faits divers isolés, des histoires insolites que l’on tourne en dérision dans un titre. Les violences contre les femmes sont systémiques et doivent être traitées comme telles dans nos journaux, sur nos sites d’information et sur nos antennes », écrivent-elles.
Mais le monde des médias n’est pas épargné par ces violences, soulignent les signataires, qui disent avoir « toutes des histoires à raconter », d’autant qu’au sein des rédactions, « le pouvoir est encore très largement majoritairement masculin ».
« C’est un chroniqueur en vue qui s’en prend à une cons?ur dans un couloir. Un producteur qui lance des commentaires sexistes à ses collaboratrices. Un reporter qui insiste et insiste encore pour +boire un verre+ avec une étudiante en journalisme. Un présentateur qui fait des allusions sexuelles lourdes à une future stagiaire. Un journaliste qui menace une femme refusant ses avances. Ce sont des mains sur les fesses, sur les cuisses, des messages nocturnes inappropriés, des propositions déplacées », énumèrent-elles.
Sans compter que « certaines sources, aussi, profitent de la situation de dépendance qu’elles ont instaurée », insistent les signataires, parmi lesquelles figurent Carine Bécard (grand reporter au service politique de France Inter), Nadia Daam et Aude Lancelin (directrice de la webTV Le Média).
Elles appellent à se joindre à la manifestation parisienne qui défilera samedi à partir de 14H00, d’Opéra à République.
Des milliers de personnes sont attendues dans une cinquantaine de villes en France pour dire « stop » aux violences contre les femmes, à l’appel du collectif citoyen #Noustoutes, à la veille de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes.
France 24