Une audience s’est tenue jeudi 22 novembre dans l’affaire des policiers inculpés dans l’affaire des treize jeunes morts mystérieusement en juillet dernier dans le commissariat de Chacona, dans le sixième arrondissement de Brazzaville. Mais en l’absence d’avocats de l’Etat, l’instruction n’a toujours pas commencé.
Les six policiers sont poursuivis pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger. Dans la nuit du 22 au 23 juillet dernier, treize jeunes ont trouvé la mort au commissariat de Chacona, à Brazzaville, dans des circonstances qui restent encore aujourd’hui à élucider. Mais l’instruction est freinée ou retardée par l’Etat qui, reconnu civilement responsable dans l’affaire, n’a toujours pas présenté d’avocats.
Une attitude qui embarrasse les avocats des parents victimes. Jeudi, à l’audience, l’assistance a applaudi avec frénésie quand Me Eric Yvon Ibouanga, de la partie civile, a dit au tribunal que les policiers à la barre sont les maillons faibles en matière de sécurité. Pour lui, le jugement ne sera pas rendu pour alléger la peine des parents, mais plutôt pour que des pratiques mystérieuses cessent dans les commissariats de police.
« Il faut avancer point par point pour établir les vraies responsabilités », a-t-il insisté, avant d’exiger la comparution de l’Etat en sa qualité de civilement responsable. « Ce que nous souhaitons pour que toutes les responsabilités soient établies, c’est que l’Etat congolais comparaisse en sa qualité de civilement responsable et pour respecter le principe du contradictoire. Si l’Etat congolais, civilement responsable et régulièrement cité ne comparaît pas, nous allons passer outre, nous allons demander l’instruction de cette affaire et la comparution de certains officiers supérieurs qui ont exécuté cette mission », a déclaré Me Ibouanga.
L’affaire a été renvoyée au 6 décembre. Au moins trois officiers supérieurs de police, dont le premier responsable du commissariat central dont relève celui de Chacona, sont appelés à comparaître en qualité de témoins.
RFI