En Centrafrique, trois jours de deuil national ont été annoncés après l’attaque du 15 novembre sur le camp de déplacés de la ville d’Alindao qui a fait 60 morts, selon le dernier bilan de l’AFP. Plusieurs équipes partaient mercredi sur le terrain pour tenter d’évaluer la situation et les besoins. Si le bilan reste incertain, les conditions qui ont conduit à un tel événement restent elles aussi imprécises et provoquent de nombreuses questions, notamment celle de l’action de la Minusca.
Beaucoup tentent de comprendre comment un tel drame a pu se produire en présence de la Minusca sur place. Le porte-parole de la mission onusienne Vladimir Monteiro assure que de telles échauffourées n’étaient pas attendues et que la Force n’était pas en nombre suffisant pour parer à ces événements.
« Il n’y a pas eu de présence passive, il y a eu intervention, assure-t-il. Un poste militaire avancé de la Minusca c’est environ 50 personnes. Et c’est ce que nous avions à Alindao. Aujourd’hui, la situation a évolué, nous avons envoyé des renforts de Bambari et d’une autre localité pour consolider cette position, poursuivre les patrouilles et éviter de nouveaux affrontements. »
Devant l’évêché de Bangui, des fillettes répètent des chants. Parmi les victimes d’Alindao, on dénombre deux religieux. Le vicaire général, l’abbé Mathieu, est consterné par les images qui circulent des massacres. Des corps mutilés et calcinés.
« A voir ces images-là, nous voyons quel crime contre l’humanité a été perpétré, s’indigne-t-il. Douleur, consternation et tristesse nous animent. Parce que nous sommes tous membre de cette humanité. Et voir comment au XXIe siècle on procède à des tueries, on élimine les personnes humaines cela ne peut que susciter en nous cette consternation, cette tristesse, voire cette colère. »
Le vicaire général appelle au calme et à ne pas tomber dans le piège du conflit interreligieux.
RFI