La Cnuced promeut l’entrepreneuriat pour sortir les pays les moins avancés du sous-emploi

Les PMA, les Pays les moins avancés, doivent favoriser l’essor des micros et petites entreprises, et ce afin de créer de l’emploi. C’est le credo de la CNUCED, la Conférence des Nations-unies pour le commerce et le développement, qui préconise de mieux aider ces entreprises. 33 des 47 PMA sont situés en Afrique.

Changer de cap, c’est ce que préconise la Cnuced qui juge peu efficaces les politiques entrepreneuriales menées dans les PMA, et en particulier en Afrique. Car si les pays pauvres sont les champions des micro-entreprises, ces structures sont souvent des entreprises de survie et non d’innovation. « Ce n’est pas un entrepreneuriat d’opportunité qui cherche à innover mais c’est un entrepreneuriat par manque de choix. Donc c’est une alternative au manque d’emploi. Or ce dont ces pays ont besoin c’est d’entrepreneurs dynamiques, qui réussissent à faire croître leur entreprise pour générer des emplois de qualité pour les populations de ces pays », explique Rolf Traeger, chef du secteur PMA à la Cnuced.

Comment y parvenir ? Les politiques protectionnistes peuvent aider sous certaines conditions. « Une protection commerciale qui ne soit pas généralisée, qui soit très ciblée et limitée dans le temps, est l’un des instruments de politique industrielle, mais cela ne peut pas être le seul instrument. Il faut qu’il soit accompagné de facilité de financement, de service d’appui à la gestion ou à la vulgarisation industrielle et technologique. Donc il faut qu’il y ait tout un package de soutien aux entrepreneurs », poursuit Rolf Traeger.

La Cnuced préconise surtout que les Etats soient plus exigeants vis-à-vis des investisseurs étrangers. « Les gouvernements des PMA ont un pouvoir de négociation, mais assez souvent ils ne l’utilisent pas, car il y a cette mentalité que la priorité c’est d’attirer les investisseurs étrangers. Or ce n’est pas le cas. La priorité c’est que ces investisseurs étrangers contribuent au développement des capacités productives locales. Et même lorsque l’on est un PMA, c’est une politique qu’il est possible de développer. C’est un type de politique que des pays qui ont eu beaucoup de succès ont mis en place, comme la Thaïlande, la Malaisie et Singapour. Donc il n’y a pas de raisons que les PMA ne le fassent pas aussi. »

Pour la Cnuced, en Afrique, les exemples à suivre sont ceux du Rwanda et de l’Ethiopie, où les investisseurs étrangers participent au développement d’un tissu d’entreprises locales.

RFI

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