Amnesty International sort un rapport accablant, ce mercredi 21 novembre 2018, sur la situation des réfugiés parqués en Papouasie-Nouvelle-Guinée par l’Australie. Entre 700 et 800 Irakiens, Iraniens ou encore Afghans et Birmans, pour la plupart des refugiés reconnus, attendent sur la petite île de Manus d’être transférés vers des pays tiers. « Jusqu’à quand ? », demande l’ONG.
Les tapis rouges et les 40 véhicules Maserati achetés exprès pour transporter les dignitaires du fastueux sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec) en Papouasie-Nouvelle-Guinée, pays pauvre aux paysages paradisiaques, sont à peine rangés qu’Amnesty sort un rapport accablant sur la situation des réfugiés qui y vivent l’enfer.
Parqués là par l’Australie, qui mène une politique draconienne contre l’immigration, ils attendent sur la petite île de Manus d’être transférés vers des pays tiers. « Jusqu’à quand ? », demande l’ONG de défense des droits de l’homme, qui dénonce des conditions humanitaires effroyables.
Behrouz Bookhani, journaliste kurde d’Iran incarcéré à Manus depuis août 2013, s’est exprimé sur nos antennes. « Les conditions de vie sont très précaires ici, dit-il. Ils nous traitent de façon inhumaine, ils nous humilient. Nous nous sentons abandonnés, oubliés, car nous ne savons pas ce que nous allons devenir. »
« Après cinq années passés en centre de rétention, nous sommes extrêmement fatigués de vivre sur cette île, nous confie encore Behrouz Bookhani. Bon nombre d’entre nous souffrent de troubles psychologiques, et ici sur l’île de Manus, il n’existe aucun centre de soin pour les prendre en charge. Nous, les réfugiés, nous n’avons pas accès à des soins médicaux dignes de ce nom. »
Le journaliste relate que « cinq d’entre nous sont décédés suite à ces négligences médicales ». « Après 6h du soir, le centre de détention ferme et nous n’avons plus le droit d’en sortir. Moi, je suis kurde d’Iran. Nous sommes des réfugiés reconnus, et nous attendons d’être transférés vers des pays tiers. »
RFI